Impressions : « Gamblin jazze » à Vincennes, c'était le dimanche 10 juin
On ne vous racontera pas l'intrigue de ce spectacle créé en mai 2011 au festival Jazz sous les pommiers, en Normandie. Rien ne vaut la découverte en "live". "Gamblin jazze", c'est un spectacle qui combine le verbe et les notes, la poésie et la musique, le slam et l'impro, le rire et l'émotion.
Il y a d'abord Jacques Gamblin et son humour pince-sans-rire, jubilatoire, qui joue avec les mots comme d'un instrument, les assène parfois comme des percussions, et qui danse, gesticule, invoque, ironise. Il y a ensuite cette formidable équipe de musiciens virtuoses, cette chaleur, cette complicité radieuse qui vous saute aux yeux. Laurent de Wilde, maître d'oeuvre musical au piano, Alex Tassel au bugle, Guillaume Naturel au saxophone, Jérôme Regard à la contrebasse, Donald Kontomanou à la batterie, DG Alea aux platines.
La pluie, la faune et le voisinage s'en mêlent
En ce premier concert nocturne de l'édition 2012 de Paris Jazz Festival, ils ont bien du mérite, les sept garçons dans le vent du Parc floral - et le public aussi ! Le chapiteau de la Grande Scène vibre sous une pluie battante qui force Jacques Gamblin, qui souhaitait attaquer dans un registre intimiste, à hausser le ton, avant de se saisir définitivement d'un micro. Et que dire de ces étranges complaintes qui surgissent subitement de la faune environnante. "Y a de la concurrence !", digresse le narrateur. On pense à un chat en chaleur... "Erreur, c'est un paon", corrigera plus tard une habituée du festival vincennois. Un peu plus tard, la sono d'une fête de mariage, non loin de là, pose une nouvelle touche cocasse sur le monologue du Gamblin. Mais il en faut plus pour faire tanguer le bourlingueur, qui rebondit, adapte son récit en y intégrant une "boîte de nuit"... Plus tard, toute la force comique de l'acteur s'impose dans une scène d'anthologie durant laquelle le jazz prend possession de son corps... Indescriptible.
Revenons à la musique. Subtilement, elle précède, ponctue, accompagne les effusions verbales du narrateur, quand elle ne s'efface pas pour laisser libre cours à une introspection, une pensée recueillie. Parfois, Jacques Gamblin s'éclipse à son tour. Les musiciens reprennent possession de l'espace scénique le temps d'un morceau swinguant, stratosphérique, euphorisant. Et l'on se demande alors, le coeur plein de gratitude : "Mais comment faisait-on avant que le jazz n'entre dans notre vie ?"
> Le programme complet de Paris Jazz Festival
> Les futurs concerts de Laurent de Wilde, "Gamblin jazze"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.