"Je te regarde" : une dénonciation féroce de la virtualité
"Je te regarde" conte l’histoire de quatre personnes en proie à un système où la dématérialisation numérique affecte le quotidien. Jarg Pataki met en scène ce récit inquiétant sur l’impact des réseaux sociaux, sur notre relation au monde et aux gens. Avant, on se regardait dans les yeux, aujourd'hui on se regarde à travers un écran.
Reportage : V. Lemiesle / N. Meyer / A. Ahmed
Dénoncer les rapports humains filtrés par des ordinateurs
Chacun s’observe, chacun est observé. C’est tout le message de "Je te regarde" selon Jarg Pataki : "Ils sont d’abord enfermés dans un monde où ils ne contrôlent rien. Emotionnellement, ils sont cloisonnés car ils gardent leurs émotions à l’intérieur."
Pour rendre la scénographie étouffante, Jarg Pataki utilise un jeu de lumière froid pour créer cet espace où un employé, une gardienne de prison, un jeune cadre et un agent de sécurité se baladent ou plutôt tournent en rond. Cette collaboration franco-allemande nous questionne sur le sens à donner à la vie dans un monde où les sentiments n’ont plus leur place. Les humains deviennent de simples pantins solitaires qui chavirent entre réalité, rêves et virtualité. Ces derniers sont les cobayes d’une expérience tentant à mettre en lumière notre nouvelle façon d’approcher l'autre.
Les réseaux sociaux : le nouveau "Big Brother" ?
"Il y a une voix supérieure et les marionnettistes créés par l'auteur obligent les êtres humains à faire certaines actions sans qu’ils s’en rendent compte", explique le metteur en scène. Cette pièce de théâtre n’est pas sans rappeler le roman "1984" de George Orwell adapté au cinéma par Michael Radford. L’histoire se déroule en 1950 dans une Grande-Bretagne dirigée par un régime totalitaire inspiré du stalinisme et du nazisme. Des affiches sont collées sur tous les murs de la ville où habite Winston Smith indiquant que "Big Brother is watching you".
Bande annonce de "1984" réalisé par Michael Radford :
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