La cofondatrice du Living Theater Judith Malina est décédée
L'actrice avait également joué au cinéma, notamment dans "La Famille Adams" de Barry Sonnefeld en 1991 et elle est la mère d'Al Pacino dans "Un après-midi de chien" de Sidney Lumet en 1975. Woody Allen fera appel à elle "Radio Days" en 1987. Elle est également apparue dans la série télévisée américaine "Les Soprano".
Avec le Living Theater, la scène américaine fut totalement révolutionnée dans les années 50 et 60, époque qui recoupe la Beat Generation, puis les hippies de la contestation américaine.
La troupe connaît ses premières vicissitudes en 1955 avec les représentations de "The Young Disciple" de Paul Goodman qui revisite très librement "L'Evangile selon Marc". "The Connection", en 1959, également de Goodman, créé encore le scandale, avec son sujet mettant en scène des toxicomanes. Les autorités ferment alors régulièrement le théâtre. Jusqu'à 1963, où la pièce antimilitariste "The Brig", en pleine guerre du Vietnam, entraîne une répression plus brutale. Judith Malina et Julian Beck seront ainsi envoyés en prison, pendant que la troupe décide de s'exiler en Europe. Jean Villar les invite en 1968 au Festival d'Avignon pour leur création "Paradise Now", dans laquelle les acteurs, "nus" demandent aux spectateurs de se déshabiller et à monter sur scène. La police française les expulse le lendemain. Porte-parole libertaire de l'époque, Judith Malina prônait la liberté sexuelle, l'antiviolence et toute forme d'asservissement. La troupe, elle, brouillait la frontière entre le théâtre et la vie, suivant en cela Antonin Artaud.
A la mort de son mari en 1985, Judith Molina reprend le flambeau du Living Theater, avec son second mari, Hanon Reznicoff. Invitée en 1988 à Avignon pour la présentation d'un film consacré au Living Theater, elle ne démord pas de son idéologie libertaire, dénonçant notamment un fascisme en pleine recrudescence.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.