"La Critique de l'Ecole des femmes", pièce rare de Molière, jouée à Toulouse
De Molière on connait "L'Ecole des femmes", mais on connait moins "La Critique de l'Ecole des femmes", sorte de version négative de la première. Pièce en un acte et en prose, le maître de la comédie l'a écrite dans la foulée de sa grande sœur et s'amuse avec les codes classiques du théâtre de l'époque. "C'est extrêmement contemporain sur la médiatisation d'un spectacle", rappelle le metteur en scène Francis Azéma.
Reportage : C. Sardain / J. Pigneux / M. Delaunay / J. Eon
Un condensé des deux pièces
Ce petit moment de vie où apparemment rien ne se passe est un délice pour les comédiens, pour les spectateurs et pour Francis Azéma qui en assure la mise en scène. "Il s'inspirait de la vie de tous les jours, il allait chez son barbier pour écrire les rôles, entendre les voix et il fabriquait ses pièces avec une espèce de conscience aigüe du ridicule", souligne le comédien Olivier Jeannelle."L'Ecole des femmes" est une satire sur l'éducation des jeunes filles. Elle a fait scandale en 1662 et pour faire taire ses détracteurs, Molière répond avec "La Critique de l'Ecoles des femmes". La troupe du Pavé a choisi d'unir en un seul spectacle les deux pièces d'origine afin de permettre à chaque spectateur de se faire sa propre opinion, de juger objectivement du ridicule ou de la pertinence de certains propos tenus.
Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin. »
Dorante, scène VI "La Critique de l'école des femmesLe théâtre dans le théâtre
La proposition scénographique de Francis Azéma joue judicieusement avec le principe de mise en abyme. Sur la scène, tous ces personnages qui parlent du théâtre, font eux-mêmes théâtre, renouent avec l'esprit malin trop souvent oublié dans l’œuvre de Molière. Et le spectateur se trouve à son tour investit dans ce jeu de rôle brillant et drôle.
La Critique de l'Ecole des Femmes - Molière - Propos
Des gens se retrouvent à la sortie de la représentation de L’École des femmes et déversent sur cette pièce toute la haine possible, allant jusqu’à vouloir l’interdire tant ils la trouvent obscène et indigne du « Grand Théâtre ». Face à ces critiques dépourvues de toute souplesse d’esprit, certains invités défendront l’œuvre au nom de la liberté et du fait qu’elle connaît, n’en déplaise aux pédants de tout poil, un énorme succès. Le succès est-il la conséquence de la qualité d’une œuvre ou celle de la bêtise moutonnière du public qui court toujours au plus facile ?
L'année 2022 sera une grande fête dédiée aux 400 ans de la naissance de Molière. D'ici là, le théâtre du Pavé programmera chaque année une de ses oeuvres.
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