"La réunification des 2 Corées" : les histoires d'amour finissent mal en général
Le jour de ses noces une femme réalise que son futur époux a déjà flirté avec ses quatre sœurs. Une autre veut divorce après 30 ans de mariage parce qu'il "n'y a jamais eu d'amour", un prêtre veut dédommager la prostituée avec laquelle il va rompre… Autant d'instantanés de vie taillés dans le vif, un peu à la manière d'un Raymond Carver, creusant la souffrance des êtres.
L'amour sous toutes ses coutures, et plutôt là où ça fait mal. Pommerat dresse un inventaire tragique, pathétique et burlesque de la relation entre les hommes et les femmes, aussi difficiles à réunir que les deux Corées. On est ému, mal à l'aise, parfois comme électrocuté par une décharge électrique inattendue, alors que l'on pensait tout savoir de la défaite amoureuse.
Ils incarnent avec urgence et de manière incroyablement charnelle les situations les plus désespérées, comme ce mari qui fait marcher tous les jours sa femme atteinte de la maladie d'Alzheimer, ou ce couple qui s'invente des enfants.
Ces tranches de vie s'enchainent sans lien entre elles, par de simples fondus au noir, dans un clair obscurs inquiétant savamment dosé par le scénographe Eric Soyer. On se laisse complètement embarquer par ces histoires caustiques et souvent accablantes, mais si pleine d'humanité. Et l'on se prend en sortant, à chercher à son tour une définition à l'amour.
"La réunification des deux Corées" de Joël Pommerat à l'Odéon-Ateliers Berthier
Du 10 décembre au 31 janvier 2015. Séances également le 24 décembre et le 31 janvier.
1 rue André Suarès, Paris XVIIe
01 44 85 40 40
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