Robert Hossein, le metteur en scène des grands spectacles populaires, est mort à l'âge de 93 ans
Homme de théâtre et de cinéma, il avait notamment marqué des générations de spectateurs pour son rôle dans la série de films "Angélique". Mais il restera le créateur de grands spectacles populaires aux mises en scène démesurées.
C'était un homme de théâtre comme de cinéma. Le comédien, réalisateur et metteur en scène Robert Hossein est mort jeudi 31 décembre, à l'âge de 93 ans. Il est décédé "ce matin à l'hôpital", après "un problème respiratoire", a indiqué son épouse, la comédienne Candice Patou, confirmant une information du Point." Si son rôle dans la série de films Angélique a marqué des générations de spectateurs puis de téléspectateurs, Robert Hossein a aussi servi de nombreux grands réalisateurs, dont Henri Verneuil et Claude Lelouch. En août, il avait reçu un prix pour l'ensemble de sa carrière, lors d'une cérémonie symbolique organisée à Vittel (Vosges), la ville où il résidait.
Ses débuts au théâtre
Fils d'un compositeur originaire de Samarcande (Ouzbékistan) et d'une comédienne russe, Robert Hossein naît à Paris en 1927. Féru de cinéma, il suit très tôt des cours de théâtre et c'est sur les planches qu'il fera ses débuts (Les voyous, en 1949). En 1950, il remplace au pied levé Daniel Gélin dans La neige était sale, adaptation théâtrale d'un roman de Simenon. Il y rencontre Frédéric Dard. "J'ai vu débarquer une espèce de loup insolent, l'air famélique, mal fringué, avec un regard de braise", se souvient à l'époque le commissaire San Antonio, qui va devenir son grand ami.
Comme acteur, il se fait connaître sur grand écran à la fin des années 40 (Le Diable boiteux, de Sacha Guitry). Dès 1961, il donne la réplique à l'icône Sophia Loren dans Madame Sans-Gêne de Christian-Jaque. Son rôle dans le film Angélique Marquise des anges et les autres de la même série a marqué des générations de spectateurs puis de téléspectateurs, le figeant parfois un peu trop dans son rôle de beau ténébreux balafré (le fameux Joffrey de Peyrac). Mais Robert Hossein a aussi servi de nombreux grands réalisateurs, comme Roger Vadim, Henri Verneuil, Claude Lelouch ou Tonie Marshall.
Dans cette archive de la RTS (Radio Télévision Suisse) du 29 décembre 1986, on le voit entouré de ses amis Frédéric Dard, Lino Ventura et Jacques Weber lors d'une émission spéciale pour son anniversaire.
Infatigable metteur en scène
C'est peut-être dans le rôle de metteur en scène que Robert Hossein s'est le plus épanoui, déployant énergie et créativité. Dès les années 50, il réalise ses premiers films (Les salauds vont en enfer, Pardonnez nos offenses, Toi le venin avec Frédéric Dard) avant de se lancer dans la création théâtrale puis dans la fabrication de grands spectacles où il fait interagir le public : Le Cuirassé Potemkine, Les Misérables, Jules César, Jésus, Danton et Robespierre, Ben-Hur et Une femme nommée Marie (en 2011). Au total, Robert Hossein a signé plus d'une vingtaine de grands spectacles. Pour lui, l'important, c'était de créer et de toucher le grand public.
"Tous ceux qui font des films, du théâtre vous diront que c'est la même passion, la même folie, le même amour, la même foi !"
Robert Hossein
Dans cette liste, il ne faut pas oublier Notre-Dame de Paris, un spectacle musical créé en 1978 au Palais des Sports de Paris avec Michel Creton et Anne Fontaine dans les rôles respectifs de Quasimodo et Esmeralda. A l'époque, il avait connu un gros succès avec plus de 580 000 spectateurs.
Le théâtre populaire de Reims
Robert Hossein a aussi été directeur de théâtre : en 1970, il crée le Théâtre populaire de Reims, où il tente d'attirer le public en s'inspirant du cinéma. Dans sa troupe, il comptera la jeune Isabelle Adjani, dont la carrière décolle grâce au triomphe de la pièce La Maison de Bernarda de Federico García Lorca, en 1972. Il fonde en parallèle une école d'art dramatique, dont sortira Anémone. Entre 2000 et 2008, Robert Hossein a également été directeur artistique du théâtre Marigny, à Paris.
En 1955, il s'est marié avec Marina Vlady avec qui il a deux fils, Igor et Pierre. A 34 il épouse la fille de la journaliste Françoise Giroud, Caroline Eliacheff, alors âgée de 15 ans et fait scandale. En 1976, il se marie avec la comédienne Candice Patou.
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