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"Le crime de l'orpheline", la terrible comédie qui revisite le Grand-Guignol

Du sang et des rires jusqu’au 18 juin sur la scène du théâtre du Ranelagh à Paris avec "Le crime de l'orpheline", un spectacle musical mis en scène par Philippe Levièvre qui renoue avec la tradition du Grand-Guignol, un genre théâtral des années 1920.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Flannan Obé et Florence Andrieu, comédiens et chanteurs dans "Le crime de l'opheline"
 (France 3 Culturebox)

"Voix sang issue" : saluons ce titre signé de nos confrères de Paris Match car il résume l’originalité de ce spectacle à la fois loufoque, joyeux, sanguinolent et plein de second degré. Point de départ de l’histoire : Joséphine, une orpheline qui vit dans une modeste mansarde aime en secret Alfred qui lui fait la cour par la fenêtre et espère l’épouser bientôt. Mais Alfred est pauvre. Face à Rodolphe, un autre prétendant, plus riche, il ne fait guère le poids d’autant que la tutrice de Jospéhine est plutôt attirée par ce qui brille.

  (France 3 Culturebox)
Pour la mise en scène, Philippe Lelièvre a fait des choix radicaux en transposant au théâtre les codes du cinéma muet. Les trois interprètes principaux, Jeannette Salvador, Florence Andrieu et Flannan Obé, ne parlent pas. Leur jeu, comme les décors (très astucieux) sont volontairement outranciers. Par contre, ils retrouvent leur voix pour chanter - aussi bien qu’ils jouent – accompagnés au piano par Philippe Brocard.

Reportage : J-L. Serra /M. Prévost /A. Natalizi /S. Fouquet /R. Saint-Estève /C. Issoulié

Du théâtre "grand-guignolesque"

Grand Guignol musical : c’est le style choisi pour cette pièce. Mais attention : ici, le mot Guignol n’a rien à voir avec la célèbre marionnette lyonnaise. Grand Guignol était le nom d’un théâtre créé par Oscar Méténier en 1897 dans le 5e arrondissement de Paris, à deux pas de Pigalle. Il était spécialisé dans les pièces mettant en scène des histoires macabres et sanguinolentes, où se jouent  "tous nos cauchemars de sadisme et de perversion" (dixit l'écrivaine Anaïs Nin). 

Petit à petit, le nom est devenu un genre théâtral très prisé par le public, avide de ces émotions fortes, un peu inavouables que l’on a tous en nous. Courteline a été joué dans ce théâtre et Feydeau le fréquentait. Les pièces jouées étaient courtes (35 à 50 minutes, il y en avait plsuieurs par soirée), très efficaces en terme de rythme et d’écriture, avec une mécanique bien huilée.
  (DR)
Le Théâtre du Grand Guignol a fermé ses portes en 1963 avant de devenir tour à tour le théâtre 347 pour des œuvres plus classiques (Shakespeare, Garcia Lorca...) puis une salle de l’ENSATT (Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre) et enfin depuis 2004, le siège de l’International Visual Theatre dirigé par Emmanuelle Laborit.

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