Le dramaturge allemand Rolf Hochhuth, auteur du "Vicaire" la pièce qui a inspiré "Amen" de Costa-Gavras, est mort à 89 ans
Dans sa pièce "Le Vicaire", l'écrivain allemand avait dénoncé le silence du Pape Pie XII face à l'Holocauste. Costa-Gavras s'en était inspiré pour son film "Amen" sorti en 2002.
Le dramaturge et écrivain allemand Rolf Hochhuth s'est éteint mercredi 13 mai, ont annoncé jeudi des médias allemands. La cause de son décès n'a pas été précisée, selon l'agence DPA.
Rolf Hochhuth s'était fait connaître en 1963 en dénonçant le silence du Pape Pie XII face aux crimes du nazisme dans sa pièce de théâtre Le Vicaire (Der Stellvertreter). Le cinéaste Costa-Gavras s'en est inspiré pour son film Amen (2002).
Des manifestations devant les théâtres
Né le 1er avril 1931 à Eschwege, Rolf Hochhuth a grandi dans le Land de Hesse, dans le centre de l'Allemagne, sous le régime d'Adolf Hitler. Il a été embrigadé dans les Jeunesses hitlériennes. Les crimes nazis figureront au centre de son œuvre. "L'Holocauste ne pourra jamais être pardonné ou oublié", dira-t-il. Sa pièce suscitera des manifestations devant les théâtres où elle sera représentée, notamment à Paris en 1963, devant le Théâtre de l'Athénée, pour l'adaptation de Jorge Semprun.
Dans les années 70, Rolf Hochhuth publie le roman Un amour en Allemagne qui décrit l'histoire d'amour entre une Allemande et un prisonnier de guerre polonais durant la Seconde Guerre mondiale. Le livre entraîne en 1978 la démission du ministre-président du Bade-Wurtemberg Hans Filbinger à la suite de révélations sur son rôle, en tant que juriste puis juge dans la Marine, dans une condamnation à mort prononcée à la toute fin du conflit mondial.
Des œuvres engagées, qui font débat et controverse
Deux ans à peine après la réunification allemande (1990), l'écrivain dénoncera "l'annexion" de l'ex-RDA par l'Allemagne de l'Ouest avec Wessis in Weimar ("Des Allemands de l'Ouest à Weimar").
En 2004, Rolf Hochhuth avait fait suscité une nouvelle polémique avec une pièce de théâtre, McKinsey arrive, qui prend les patrons pour cible et cherche, selon des organisations patronales, à cautionner l'assassinat comme moyen d'action politique. En cinq actes, l'écrivain s'attaquait à la "dictature de l'économie mondiale" et aux licenciements de masse dans le cadre des "restructurations" préconisées aux grands patrons par les puissants consultants privés, d'où le titre inspiré de la multinationale de conseil en entreprise McKinsey.
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