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Le "off" du Festival d'Avignon revient en force et cherche à pérenniser son action tout au long de l'année

Manifestation culturelle vitale pour le spectacle vivant en France, le "off" du Festival d'Avion fêtera sa 53e édition avec un retour à la normale après deux éditions gâchées par l'épidémie de Covid-19. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Sur le "off" du Festival d'Avignon en 2016.  (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

C'est une bouffée d'oxygène pour les milliers de comédiens qui joueront sur les planches du "off" du Festival d'Avignon". La 53e édition, qui se déroule du 7 au 30 juillet parallèlement au Festival d'Avignon, aspire toutefois à améliorer son modèle économique en favorisant Avignon comme "fabrique de spectacle vivant" hors festival.

"Il faut utiliser tout au long de l'année les 138 salles (d'Avignon) qui sont en majorité fermées 11 mois sur 12", a indiqué mercredi Harold David, nouveau co-directeur avec Laurent Domingos de l'association "Avignon festival et compagnie" (AF&C) qui gère cette manifestation.

Il a proposé notamment des résidences de compagnies dans les différents théâtres de la cité des papes. "Deux-cent à 300 compagnies en résidence changeront considérablement le visage d'Avignon hors-saison", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Paris. Pour les organisateurs, ceci permettra aux compagnies de sortir de l'urgence de la période du festival et d'attirer davantage de public.

Vers la création d'un label pour les théâtres avignonais


Le "off", créé en 1966 quelques années après le Festival d'Avignon, s'est développé pour devenir ce que certains critiquent comme une "jungle" en raison du trop-plein de spectacles --souvent peu diffusés par la suite--, sans compter le sous-paiement d'un bon nombre d'artistes. A cette fin, l'AF&C compte discuter avec les théâtres et les compagnies d'une idée de label qui les engagerait à un "cahier des charges" et leur permettrait d'obtenir en contrepartie des aides. "Cela doit être une démarche volontaire des compagnies et des lieux, l'AF&C n'imposera rien à qui que ce soit", indiqué M. David. 

"Depuis 2008, il y a eu une baisse de 30% des moyens des programmateurs"

Harold David, co-directeur de l'association "Avignon festival et compagnie"

Trop faible diffusion des spectacles 

Pour alimenter le fond de soutien aux artistes, l'association a également lancé une campagne de financement participatif (crowdfunding).

Autres problèmes soulevés par l'association, celle du "public vieillissant et qui ne se renouvelle pas --la moyenne d'âge du festivalier est de 50 ans depuis des années-- et un "effet ciseaux" avec une politique de soutien des pouvoirs publics à la création mais une faible diffusion des spectacles, comme l'a pointé récemment la Cour des Comptes pour l'ensemble du spectacle vivant.

"Depuis 2008, il y a eu une baisse de 30% des moyens des programmateurs pour acheter des spectacles et le nombre de dates et de levers de rideaux a baissé drastiquement depuis 15 ans" dans toute la France, a noté M. David.

Par ailleurs la mairie devrait limiter le nombre d'affiches de spectacles, tout en préservant ce "folklore" inhérent au festival, et les imprimer sur des papiers écologiques.

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