Le théâtre de Marivaux revisité par des androïdes dans "l’Île aux Esclaves"
Créée en 2011 par le Collectif 8 à Nice, "L’Île aux esclaves", revient sur la scène de l'Anthéa théâtre d'Antibes. Dans un décor futuriste, les comédiens en chair et en os répondent aux personnages virtuels. Au coeur du dispositif : l'éternelle quête du pouvoir servie par le texte original de Marivaux
Reportage : V. Varin / J. Bierlein / B. Prou
La matrice au service du romantisme
Associer les textes classiques et les arts numériques c'est la spécialité du Collectif 8. Avec "L'île aux esclaves" le virtuel crée autant la matrice que l'onirisme. La violence de l'âme humaine s'exprime en toute subtilité. L'île, dernier port d'attache, évoque alors une certaine forme de dépouillement d’où pourrait naître une vie nouvelle. "J'ai voulu cette île vivante où les quatre personnage sont plongés dans un jeu-laboratoire grâce à la vidéo qui se met au service de la dramaturgie", explique la conceptrice du spectacle.
La quête du pouvoir
Gaële Boghossian qui assure la mise en scène de "L'île aux esclaves" a conservé le texte d'origine de Marivaux tout en l'adaptant au langage actuel. Ecrite en 1725, la comédie analyse avec beaucoup de finesse la quête du pouvoir des Hommes. "Dès son plus jeune âge, l'enfant a conscience de son pouvoir et si on lui apprenait à l'exercer de façon bienveillante, on pourrait construire tout en apaisant les rapports entre individus", résume-t-elle."L'île aux esclaves" : comédie en un acte de 11 scènes et en prose de Marivaux représentée pour la première fois le lundi 5 mars 1725
Iphicrate, le maître, et Arlequin, le valet, échouent sur une île après un naufrage. Rapidement, Arlequin comprend où le hasard les a conduits : sur une île où les esclaves deviennent maîtres et les maîtres esclaves. Il en profite pour décider de s’émanciper. Mais Iphicrate, furieux, ne l’entend pas de cette oreille…
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