"Les Délices du chocolat et puis... Venise" : autour de quatre pièces de Goldoni, les amours du cacao et de la Sérénissime
Vénitien d’origine, Carlo Goldoni situe plus d’une de ses pièces dans sa ville natale. Son âge d’or au XVIIIe siècle correspond à l'engouement du chocolat dans les salons. Attilio Maggiulli, à tête de le théâtre La Comédie Italienne, situé rue de la Gaîté à Paris, a extrait de quatre farces entre commedia dell'arte et vaudeville du maître vénitien, autant de scènes d'une nouvelle pièce. Des morceaux choisis extrêmement bien liés, doux-amers, comme une tasse de chocolat.
Coffret à bijoux
Dans un décor de paravents et de rideaux chatoyants, Arlequin mène la danse entre quatre Vénitiens et Vénitiennes qui se croisent dans des intrigues expressément confuses, propices aux quiproquos et à la malice. Sous les auspices d'un Attilio Maggiulli bonimenteur, avec Hélène Lestrade, Joëlle Séchaud, Marc Vannini, Jules Najman et la participation amicale de Federico Almaviva, c’est un festival de mots, de situations, d’apparats et de couleurs qui éclate sur scène.
Quel meilleur endroit que La Comédie Italienne pour déguster ce cocktail chocolaté et chaleureux aux côtés du maître des lieux Attilio Maggiulli, d'une faconde inépuisable sur son art ? En aparté, ce dernier a bien du mal à cacher sa difficulté à maintenir sa si belle salle baroque, fragilisée par des propriétaires qui veulent vendre, alors que la Mairie de Paris reste muette pour sauvegarder ce si beau lieu. Une raison de plus pour le remplir, et y retrouver de merveilleux artistes, dans des œuvres jouées nulle part ailleurs.
Chaud chocolat
Dégustez ce florilège gouleyant, où une courtisane sur le retour apprend les rudiments de son art à sa progéniture, autour du plus suave des breuvages. Mais il pourrait être aussi mortel pour cette autre comtesse pressée d’en faire son quatre-heures. À moins que le temps pour le préparer n'en décide autrement... Si le chocolat est le fil rouge du spectacle, le merveilleux Arlequin qu’interprète Joëlle Séchaud en est l’autre. Il est le maître de la danse. La comédienne fait vibrer la scène de ses pas de chat, bonds et pirouettes qui rythment ses textes doucereux, malicieux, voire audacieux.
Arlequin est un chien dans un jeu de quilles, comme un poisson dans l’eau. Il orchestre un chaos d’un bout à l’autre de la scène dans des chorégraphies constantes, renouvelées et inventives, emmenant la noblesse qui l’entoure dans un tourbillon burlesque. Quant à Goldoni, il entraîne les spectateurs et le théâtre vers le vaudeville futur. Festif et merveilleux.
Les Délices du chocolat et puis... Venise
À partir de quatre pièces de Carlo Goldoni
Adaptation et mise en scène : Attilio Maggiulli assisté de Claudine Durand-Simon
Avec : avec Hélène Lestrade, Joëlle Séchaud, Marc Vannini, Jules Najman et la gracieuse participation de Federico Almaviva.
Du mercredi au samedi à 20h30 à partir du 14 octobre, le dimanche à 15h30 à partir du 29 octobre,
La Comédie Italienne
17-19 rue de la Gaîté
75014 Paris
Tél : 01 43 21 22 22
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