Les marionnettes d'Emilie Valantin jouent les contes grivois de La Fontaine
Soixante-dix. C'est le nombre de contes grivois écrits par Jean de La Fontaine. Parmi eux, Emilie Valantin en a choisi cinq qui permettent de mettre en scène une trentaine de personnages. Reines, nains coquins, maris cocus, courtisanes, amants, ecclésiastiques, servantes, tout le monde y passe. Non seulement, on découvre une facette méconnue de La Fontaine, mais on replonge dans la France du 17ème siècle, catholique et gouvernée par Louis XIV. La Fontaine connaît bien ces univers : il a passé dix-huit mois dans les ordres avant de devenir avocat à la cour du Parlement. Il trouvera ensuite comme mécène Fouquet, le surintendant des Finances. Il a cinquante ans quand il publie ses Contes grivois. Le succès est au rendez-vous. la polémique et la censure aussi. Il s'attire aussi les foudres du roi et de Colbert. Affaibli par la maladie, il promet à son confesseur d'abandonner les écrits licencieux. C'était en 1693, deux ans avant sa mort.
Pour avoir une idée de la colère que ses Contes provoquèrent, voici un extrait de la dénonciation d'Antoine Furetière, homme d'église, poète et fabuliste : "Les ordures et les impiétés contenues dans son livre supprimé méritent une plus forte punition que les railleries que je pourrais faire contre lui. Elles iront jusqu'au criminel et à une peine judiciaire quand elles seront approfondies".
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