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"Les Naufragés", une pièce sur les SDF qui bouscule les Nuits de Fourvière

Une expérience humaine autant qu’artistique. "Les Naufragés", pièce tirée du best-seller du psychanalyste et anthropologue Patrick Declerck, résonne comme un coup de tonnerre dans les Nuits de Fourvière. Joué "hors les murs" dans un hangar aux allures d’île déserte, le spectacle interpelle le public et l’incite à regarder une réalité trop souvent ignorée : celle de la rue.
Article rédigé par Sophie Granel
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
François Cottrelle dans "Les Naufragés".
 (France 3 / Culturebox)
Reportage : S. Adam / B. Tardy / C. Jauseau / C. Thomas
Dans un hangar industriel du quartier de Gerland à Lyon, une scène de 800m2 a été recouverte de sable. Une plage jonchée de détritus, un bateau échoué… Voilà le décor des "Naufragés", spectacle hors les murs présenté dans le cadre des Nuits de Fourvière en partenariat avec la Comédie Odéon. Un décor sur mesure pour cette adaptation du livre de Patrick Declerck "Les Naufragés, avec les clochards de Paris" (2001 – Ed.Plon).

Pendant 15 ans, ce psychanalyste et anthropologue a vécu en immersion avec les SDFde la capitale. Une plongée dans un monde de misère et de violence pour mieux comprendre le mécanisme de la déchéance morale et physique : "J’ai voulu pour ces hommes fracassés, sans paroles, sans histoires, sans traces, ériger une sorte de monument".  Une incursion dans les ténèbres ponctuée de rencontres lumineuses comme autant d’étoiles dans un ciel crépusculaire.

Un texte brut, sans concession

Ce sont ces portraits, ces gueules cassées, ces ombres du quotidien qui éclatent au grand jour dans "Les Naufragés". Sur scène le texte, co-adapté par Patrick Declerck et le comédien François Cottrelle, est interprété par ce dernier. Il raconte la vie de misère et de violence des clochards. Des anecdotes, des souvenirs aussi comme celui de Raymond, qui s'est laissé mourir devant un centre d'accueil. Un texte brut, sans concession, qui a immédiatement séduit le metteur en scène Emmanuel Meirieu, un habitué des adaptations de romans à la scène. En 2010, sa version intimiste des "Beaux lendemains" de Russell Banks, déjà présentée à Fourvière, avait séduit le public. Nul doute que ces Naufragés sauront,eux-aussi, interpeller le spectateur. A voir jusqu’au 23 juin.

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