Cet article date de plus de cinq ans.

"Meute" ou la délicate question de la réinsertion au TNP de Villeurbanne

C’est un sujet dĂ©licat que la Compagnie Le Grand Nulle Part a dĂ©cidĂ© de prendre Ă  bras le corps : celui de la rĂ©insertion et du difficile, voire de l’impossible pardon de la sociĂ©tĂ© Ă  ceux qui ont fautĂ©. "Meute" est une histoire d’expiation et de vengeance Ă  la fois sombre et drĂŽle, brutale et absurde. A voir et Ă  mĂ©diter jusqu’au 8 fĂ©vrier au ThĂ©Ăątre National Populaire de Villeurbanne.
Article rédigé par Sophie Granel
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Meute" de la compagnie Le Grand Nulle Part, un réquisitoire pour le droit à une deuxiÚme chance.
 (Michel Cavalca - TNP-Villeurbanne)
Reportage : M. Aïssou / J. Nouck-Nouck / D. Digard / O. Bodson
Peut-on et doit-on pardonner Ă  ceux qui ont commis l’irrĂ©parable ? La sociĂ©tĂ© actuelle permet-elle vraiment la rĂ©insertion ? Ces questions, les membres de la Compagnie lyonnaise Le Grand Nulle Part se la posent depuis un certain temps.

Travail d'enquĂȘte

Une rĂ©flexion qui a abouti Ă  cette crĂ©ation, "Meute", fruit d’une rĂ©sidence de la troupe au TNP et qui a nĂ©cessitĂ© un vrai travail d’enquĂȘte. Rencontres avec des magistrats, d’anciens surveillants de prison et des psychologues, l’auteure Perrine GĂ©rard et la metteuse en scĂšne Julie Guichard ont cherchĂ© Ă  connaĂźtre la rĂ©alitĂ© de l’aprĂšs-prison. Une rĂ©alitĂ© plutĂŽt sombre qu’elles ont illustrĂ©e dans cette histoire aux confins de la tragĂ©die grecque.
AprĂšs dix ans de prison pour un incendie criminel dans lequel deux personnes ont pĂ©ri, Damien LefĂšvre revient dans la petite ville oĂč les faits se sont produits. Une petite ville oĂč personne n’a oubliĂ© son crime et oĂč le dĂ©sir de vengeance va conduire au pire.

Fiction

MalgrĂ© un thĂšme proche de la rĂ©alitĂ© d’un fait-divers, "Meute" est avant tout une fiction. Une "fiction renseignĂ©e" ainsi qu’on peut le lire dans la note d’écriture de Perrine Girard, mais une pure fiction quand mĂȘme, servie par une mise en scĂšne quasi-cinĂ©matographique. L’apparition de figures oniriques et symboliques (comme une scĂšne de neige en plein Ă©tĂ©) invitent le public Ă  la rĂ©flexion sur la justice au sens gĂ©nĂ©ral du terme et sur ces circonstances qui peuvent, Ă  un moment prĂ©cis, faire de chacun de nous un bourreau, voire un monstre.

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