"Nos femmes" : Daniel Auteuil très drôle quand il nous fait son de Funès
Eric Assous décortique le couple au fil des saisons. C’est sa spécialité. Mais cette fois il nous a concocté une pièce sans personnages féminins. Elles sont pourtant omniprésentes dans les conversations des trois hommes.
Soit Max (Richard Berry), un radiologue qui vit péniblement son célibat dans un vaste loft envahi par ses vinyles. Soit Paul (Daniel Auteuil) un généraliste, heureux dans son couple, croit-on. Soit Simon (Didier Flamand) leur pote coiffeur qui surgit, haletant : il vient dans un accès de folie de tuer sa femme !
Que faire ? Le dénoncer à la police, pense Max, l’aider à fuir dit Paul ou lui fournir un alibi.
Les hésitations philosophiques où deux amis se déchirent à propos d’un troisième nous paraissent un peu longuettes : Assous se prend pour Sartre ou Camus qu’il n’est pas. Mais tout à coup, retour au boulevard.
Paul alias Daniel Auteuil, se persuade que son ami assassin couche avec sa propre fille. Et là Assous retrouve sa verve. Grâce en grande partie à un Auteuil désopilant (1er morceau de bravoure !) où il règle son compte à Max : « Tu vieillis pas tu t’aggraves », « Tu n’aime que les chanteurs morts, ta collection, c’est un cimetière … ».
Mais Berry, qui signe la mise en scène, n’est pas en reste et se déchaine dans une délirante démonstration de rap.
Après ça retombe un peu. Ce n’est ni le meilleur spectacle du monde, ni la meilleure pièce d’Eric Assous. Mais quand nos deux compères viennent saluer, ils ont le sourire de deux ados visiblement ravis. Ils se sont bien amusés, nous aussi après tout.
"Nos Femmes" au Théâtre de Paris
De Eric Assous
Mise en scène : Richard Berry
15, rue Blanche, Paris IXe
Réservation : 01 48 74 25 37
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