"Les enfants c’est moi" : enfin un spectacle où les enfants peuvent emmener leurs parents
Amélie Roman incarne une femme clown à l’imaginaire débridé qui rêve de s’épanouir dans son rôle de mère. Mais elle est vite rattrapée par la réalité, elle qui a encore gardé son âme d’enfant.
La figure de l'adulte au coeur du spectacle
Marie Levavasseur chahute la figure de l’adulte, le met en face de ses contradictions. Elle aborde par petites touches la difficulté d’être mère, le sentiment d’abandon que peut ressentir l’enfant, qu’il soit véritable ou nécessaire, afin de grandir, prendre son envol et réaliser ses rêves.
"Je me suis rendu compte que les enfants avaient beaucoup de choses à dire et qu’on ne leur faisait pas assez confiance. J’ai eu envie d’interroger la relation enfant-adulte et qu’est ce qui faisait parfois qu’on se projetait à leur place, qu’on pensait à leur place. Les enfants nous protègent beaucoup, ils nous observent, ils sont extrêmement lucides". C’est ce que nous a confié Marie Levavasseur à la sortie du spectacle.
Entre théâtre d'objets et marionnettes
Sur la scène une forêt, et tout un univers de l’enfance subtilement reconstitué, avec une multitude d’objets de récupération, dont certains s’animent, tel l’arbre des enfants perdus de Peter Pan. Entre théâtre d’objets et marionnettes, Marie Levavasseur nous emporte dans son monde foisonnant et poétique, où toutes sortes de visions prennent formes, dont on ne sait jamais si cela se passe très loin au fond de la forêt, ou tout près au fond du jardin.
Tim Fromont Placenti assure la partie musicale sur scène, mais il est aussi tantôt l’ami, le père ou l’enfant, une désarmante petite marionnette qui ressemble au petit poucet, et qui porte le même bonnet que lui.
Conte initiatique
Ce conte initiatique qui rassemble enfants et parents dans un même questionnement, distille un vrai charme. On est toujours surpris, jamais dans la banalité ou les grands principes. Il est porté par la présence lumineuse d’Amélie Roman, drôle, touchante, avec encore un côté petite fille qui n’a pas oublié ses jeunes années.
La seule inquiétude que nous pouvions avoir, était de savoir si ce spectacle qui pose tant de questions était aussi pour les enfants et non pour les seuls adultes. Nous avons été rassuré en les interrogeant, oui ils ont aimé ! Comme le dit Marie Levavasseur : "Il faut leur faire confiance". Et pour qu'à notre tour nous redevenions des enfants, nous sommes repartis avec un super tatouage : un cœur dans lequel est inscrit "Mum", maman !
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