« Race » : Yvan Attal, avocat en eaux troubles
Aucun préliminaire. Dès le lever de rideau, nous sommes au cœur du sujet. Décor unique, un cabinet d’avocats. C’est parti pour 1h40 d’échanges tendus. Quatre personnages. Trois hommes, une femme. Trois avocats, un présumé coupable. Deux noirs, deux blancs. Et une sale histoire : un homme d’affaire blanc est accusé de viol par une jeune femme noire. Elle évoque un rapport non consenti, une jupe arrachée, il répond « histoire d’amour ». Qui ment ?
Les avocats se déchirent. Faut-il accepter ce client arrogant, qui vient de se faire retoquer par le plus grand cabinet de la ville ? De gros honoraires méritent-ils d’associer son image à une affaire qui va, inévitablement, réveiller les vieux démons ?
Yvan Attal, de retour au théâtre après une absence de 23 ans, est l’un des avocats. Tour à tour cynique, enflammé, colérique, et parfois naïf, il incarne toutes les ambigüités, les non-dits et les fantasmes qui sous-tendent les rapports entre communautés outre-Atlantique. Parfaitement à l’aise dans les habits de ce personnage finalement sympathique, Attal est épatant.
Ses partenaires de scènes – Alex Descas (l’associé), Sara Martins (la future avocate) et Thibault de Montalembert (le prévenu) – sont également impeccables.
Adaptée et mise en scène par Pierre Laville, « Race » est une réussite, pleine d’intelligence, jamais ennuyeuse. Le public qui se presse chaque soir à la Comédie des Champs Elysées repart emballé.
« Race » à la Comédie des Champs Elysées – 15 avenue Montaigne 75008 Paris
Du mardi au samedi 20h30 – matinées samedi et dimanche 16h
Location : 01 53 23 99 19
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.