Roland Dubillard : réactions de François Morel, André Dussollier et J.M. Ribes
André Dussollier : J'ai découvert Dubillard avec le "Bain de Vapeur" en 1978, une pièce écrite pour Darry Cowl. J'étais alors un jeune comédien et je ne savais pas trop comment l'aborder. Depuis je n'ai jamais cessé d'essayer de le jouer au plus près de son esprit, absurde, comique, poétique avec une résonance philosophique. Lui était le meilleur acteur de ses pièces. C'était difficile pour lui d'expliquer, de rationaliser son univers. J'ai repris "Les Diablogues" dans mon spectacle "Monstres sacrés". Ce théâtre de l'absurde devait être très bien monté pour qu'on entre dans son univers. C'est un des grands auteurs de notre théâtre contemporain. J'ai toujours gardé un lien avec lui, j'allais le voir dans son château.
Jean-Michel Ribes : On avait prévu de monter "La maison d'Os", la saison prochaine. Je m'honore de faire partie de sa famille. Dès mon arrivée au Rond Point j'ai organisé un festival Dubillard avec 7 de ses pièces. Les Diablogues que j'ai montés et filmés, vont bientôt passer sur France 2. Il m'avait aussi autorisé à le monter avec des femmes dont Muriel Robin. Dubillard, ce sera le pays où l'on pourra se réfugier. L'oxygène, le rire, la poésie, un monde de vrais hommes. Il va devenir de plus en plus nécessaire et de plus en plus important. Dubillard c'est la médecine et l'évasion de ce monde de l'argent.
François Morel : Roland Dubillard est un auteur extrêmement important. « Naïves hirondelles » est le premier spectacle exigeant dans lequel j’ai joué, avec Kristin Scott Thomas. J'interprètais un personnage un peu à la Hamlet, tragique et comique à la fois. C’est un dramaturge curieux et original. Quand on le lit chez soi à plat, on se demande comment ça peut fonctionner et devant le public, le rire existentialiste fuse.
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