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Sophie Forte dans "Chagrin pour soi" : "Jouer à Avignon ce sont des vacances puissance 10"

Petit gabarit, voix enfantine et sourire irrésistible, Sophie Forte est une "aficionada" du Off d’Avignon. Cette année elle y est doublement, avec une pièce qu’elle a co-écrite avec Virginie Lemoine et qu’elle joue, "Chagrin pour soi", et une autre "Voyage en ascenseur", dont elle est l’auteure et qui est interprétée par Corinne Touzet. Rencontre à l'issue de la représentation au théâtre Buffon.
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Sophie Forte au théâtre Buffon à Avignon
 (Sophie Jouve/Culturebox)

"Chagrin pour soi", c’est l’histoire d’un gros chagrin d’amour. Quand le mari de Pauline la quitte, un homme sonne à la porte et se présente : "Je suis votre chagrin professionnel de catégorie 4, spécialisé dans les artistes, celui qui a inspiré 'Les fleurs du mal' à Baudelaire"…

Une pièce bien écrite, drôle, touchante, efficace, servie par un trio savoureux (Sophie Forte, William Mesguich et Tchavdar Pentchev). Et une pièce qui commence à faire parler d’elle. Rencontre à la sortie du théâtre Buffon où Sophie Forte salue un à un les spectateurs.

Sophie Forte à la sortie de "Chagrin pour soi" qu'elle a écrit et qu'elle joue.
 (Sophie Jouve/Culturebox)

Vous êtes doublement à Avignon cette année : avec "Chagrin pour soi", une pièce que vous avez co-écrite avec Virginie Lemoine et que vous jouez, et une autre : "Voyage en ascenseur", jouée par Corinne Touzet... 
Deux projets en même temps, je suis vraiment très contente. "Chagrin pour soi", j’ai commencé à l’écrire avec Virginie (Lemoine) au mois de septembre et on espérait qu’elle soit prête assez vite. Et voilà, on avait déjà l’idée des comédiens, on s’est lancées.

J’avais vraiment envie de jouer ici, j’adore le théâtre Buffon (petite rue calme proche de la frénétique rue des Teinturiers), à cet horaire qui est le mien depuis assez longtemps maintenant. On est toujours très impatient de montrer une nouvelle création. A partir du moment où on écrit une pièce, c’est dur d’attendre des années avant de la monter. Là, j’ai eu de la chance d’avoir la production qu’il fallait, les comédiens, le lieu, tout s’est bien goupillé.

Pourquoi avoir fait le choix de jouer "Chagrin pour soi" ?
Cette pièce-ci m’est plus personnelle et l’autre ("Voyage en ascenseur"), Corinne avait envie de la jouer et je trouve qu’elle est parfaite dans ce rôle, c’était pour elle.

Ça vous trottait dans la tête de personnifier le chagrin de cette façon ?
C’est venu avec la vie (un ange passe).

Comment s’est passé cette expérience d’écriture avec Virginie Lemoine ?
C’est une vraie complice, une fille formidable. J’ai eu l’idée de "Chagrin pour soi" et lui ai proposé d’écrire avec moi. Virginie et moi on est amies depuis 30 ans. C’est la première fois que j’écris à deux. Je n’écrirais pas avec n’importe qui, avec elle ça été facile. On va en faire d’autres !

William Mesguich est une surprise, il endosse tous les rôles masculins et féminins en dehors du Chagrin (Tchavdar Pentchev) et de l’héroïne (Sophie Forte). Des rôles comiques qu’il incarne de manière déjantée et inattendue quand on connait son parcourt précédent...
Il avait envie de changer de registre, ça lui fait du bien (rires). En répétition il était toujours partant, c’est ça qui était très sympa. On lui disait "tu vas t’épiler", et lui : "pas de problème !"

C’est vous qui avez pensé à lui ?
Moi je ne le connaissais pas, j’avoue, c’est Virginie qui a amené William (Mesguich) et moi Tchavdar Pentchev Elle l’imaginait bien dans ces rôles multiples. Elle s’était dit, tiens, ça va coller !

Quel regard portez-vous sur le Festival Off d’Avignon ?
Ça fait 20 ans que je viens. Je me suis rendue compte que quand je ne venais pas, j’étais assez triste. J’adore venir, je m’amuse en fait. Pour moi ce sont des vacances puissance 10. Je travaille, c’est très difficile moralement, physiquement, tout ça, mais en même temps c’est tellement sympa, les copains, on sort tous les soirs, on découvre des créations, c’est génial ! Il n’y a qu’ici qu’on peut vivre des choses pareilles.

Pour beaucoup c’est une foire où on trouve de tout...
C’est une foire et une merveilleuse façon de rencontrer le public. On ne peut pas nier qu’avec 1400 spectacles, c’est vrai que c’est la foire mais en même temps, moi, j’ai toujours eu des jolies tournées derrière. Mes spectacles ont vécu souvent grâce à Avignon.

Vous avez le temps de voir d’autres spectacles ?
Oui oui. J’ai beaucoup tracté au début pour qu’il y ait du monde, mais comme maintenant on a beaucoup, je vais enfin pouvoir aller voir les copains.

Le tractage que vous faites vous-même, ça compte ?
Ca compte énormément. Les gens me reconnaissent, c’est beaucoup plus facile. J’ai un crédit à la base et Virginie aussi, les gens la reconnaissent énormément et puis les gens l’adorent. Chaque fois ça se passe très bien.

Savez-vous déjà quelle va être la vie de ces deux spectacles ?
Cette pièce-là "Chagrin pour soi", elle va se jouer au théâtre La Bruyère à Paris en janvier et "Voyage en ascenseur" on ne sait pas encore… Il y a des chances pour que ce soit repris à Paris.

Vous avez un bon rythme, une pièce par an minimum...
Oui, à peu près, et j’ai un autre spectacle en tournée de chansons, je suis chanteuse parallèlement. J’ai quelques spectacles différents et quelques enfants également dont je dois m’occuper… 

  (DR)

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