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Sur les mots de Prévert, Vian et Desnos , les possibles adieux de Jean-Louis Trintignant

Les heureux spectateurs de la soirée du 7 Mars 2017, salle Pleyel à Paris, seront-ils les derniers à avoir vu Jean-Louis Trintignant sur une scène ? L'intéressé l'affirme mais ne s'interdit rien.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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 Jean-Louis Trintignant
 (France 3 / Culturebox)

-"Cette fois ci c'est vrai ! J'ai annoncé que je m'arrêtais après Pleyel. Enfin, j'avais déjà dit ça, alors on ne sait jamais !..." nous déclare t-il d'un air malicieux. Il est cependant manifeste que l'acteur, devenu aveugle, parait fatigué et comme irrémédiablement broyé par la disparition effroyable de sa fille Marie.Les récitals poétiques qu'il avait entrepris avec elle à la fin des années 90 lui permettait pourtant jusqu'à présent de prolonger cette complicité magnifique tissée de leur dialogue par poèmes interposés et à l'origine échangés sur cassettes.

Au fil des ans, Jean-Louis Trintignant a étoffé son répertoire. Jacques Prévert, Boris Vian - il a connu les deux - et Robert Desnos, "les libertaires" qui s'accordent à merveille avec son esprit anticonformiste, ont été rejoints par d'autres poètes plus contemporains. Ainsi le Québecois Gaston Miron et l'auteur-compositeur-interprète Allain Leprest dont la liberté radicale et désespérée lui renvoie sans nul doute l'écho de sa détresse intérieure.

La musique envoûtante et syncopée d'Astor Piazzolla jouée par l'accordéoniste Daniel Mille avec un sobre quatuor à cordes sert d'écrin aux textes souvent poignants de ces grands auteurs. On comprend que le comédien puisse envisager de tirer sa révérence sur ce spectacle superbe, à la fois dense et dépouillé. A l'issue de l'avant-première présentée le 4 Février dernier à Argenteuil, Jean-Louis Trintignant avait accepté de nous parler de poésie.

-"La poésie, c'est court, on parle court et on dit beaucoup de choses importantes. Je trouve que c'est la forme littéraire la plus belle."

Il revient également sur son métier, au départ pour lui une thérapie contre la timidité, puis vécu entre exaltation et angoisse. En tous cas, tant au cinéma qu'au théâtre, tout sauf de l'eau tiède.

Entretien : Michel Vial, Denis Bassompierre, Grégory Orain.

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