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"Trahisons" au théâtre du Vieux Colombier, du grand Denis Podalydès
Frédéric Bélier-Garcia met en scène "Trahisons" avec Léonie Simaga, Denis Podalydès, et Laurent Stocker au théâtre du Vieux-Colombier. Pour Pinter, prix Nobel de littérature et pessimiste notoire, la trahison est l'ADN du couple et accessoirement de l'amitié.
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Compte à rebours
Jerry et Emma, anciens amants, se retrouvent deux ans après leur rupture avec un brin de nostalgie. Elle est la femme de Robert, éditeur et vieil ami de Jerry, qu'elle s'apprête à quitter. A partir de cette trame classique du mari, la femme, l'amant, Pinter raconte à rebours et en 9 tableaux, cette intrigue amoureuse. De la fin au début, ce procédé du compte à rebours qui a été vu depuis, était assez audacieux dans les années 70, l'époque de la pièce.
Pinter se délecte à autopsier les aveuglements, les multiples trahisons, car tour à tour les protagonistes sont victimes et bourreaux. L'auteur le fait au scalpel, avec froideur et lucidité, comme autant de photographies (jolie utilisation des rideaux qui se referment sur chaque scène comme un cadrage photo) d'un désastre annoncé.
Podalydès, un condensé de l'esprit pintérien
Frédéric Berlier Garcia opte pour une mise en scène sobre (mise à part une bande son un peu trop vitaminée), qui met en lumière les petits mensonges et les lâchetés qui s'accumulent l'air de rien, alors que la vie défile et que les enfants grandissent.
Distant, désabusé et menaçant, Denis Podalydès en mari trompé et trompeur, est à lui tout seul un condensé de l'esprit pintérien.
Laurent Stocker, que nous aimons tant par ailleurs, est bien moins à l'aise dans le rôle de l'amant, comme sa partenaire Léonie Simaga. Les non dits et les silences de Pinter leur parlent sans doute moins aujourd'hui.
Un coup de chapeau à Christian Gonon, qui en serveur de trattoria fait un délicieux numéro d'acteur et nous rappelle combien il n'y a jamais de petit rôles, à la Comédie-Française. "Trahisons" de Harold Pinter au théâtre du Vieux-Colombier
Du 17 septembre au 26 octobre 2014
Durée : 1h30
21 rue du Vieux-Colombier, Paris VIe
Réservation : 01 44 39 87 00
Jerry et Emma, anciens amants, se retrouvent deux ans après leur rupture avec un brin de nostalgie. Elle est la femme de Robert, éditeur et vieil ami de Jerry, qu'elle s'apprête à quitter. A partir de cette trame classique du mari, la femme, l'amant, Pinter raconte à rebours et en 9 tableaux, cette intrigue amoureuse. De la fin au début, ce procédé du compte à rebours qui a été vu depuis, était assez audacieux dans les années 70, l'époque de la pièce.
Pinter se délecte à autopsier les aveuglements, les multiples trahisons, car tour à tour les protagonistes sont victimes et bourreaux. L'auteur le fait au scalpel, avec froideur et lucidité, comme autant de photographies (jolie utilisation des rideaux qui se referment sur chaque scène comme un cadrage photo) d'un désastre annoncé.
Podalydès, un condensé de l'esprit pintérien
Frédéric Berlier Garcia opte pour une mise en scène sobre (mise à part une bande son un peu trop vitaminée), qui met en lumière les petits mensonges et les lâchetés qui s'accumulent l'air de rien, alors que la vie défile et que les enfants grandissent.
Distant, désabusé et menaçant, Denis Podalydès en mari trompé et trompeur, est à lui tout seul un condensé de l'esprit pintérien.
Laurent Stocker, que nous aimons tant par ailleurs, est bien moins à l'aise dans le rôle de l'amant, comme sa partenaire Léonie Simaga. Les non dits et les silences de Pinter leur parlent sans doute moins aujourd'hui.
Un coup de chapeau à Christian Gonon, qui en serveur de trattoria fait un délicieux numéro d'acteur et nous rappelle combien il n'y a jamais de petit rôles, à la Comédie-Française. "Trahisons" de Harold Pinter au théâtre du Vieux-Colombier
Du 17 septembre au 26 octobre 2014
Durée : 1h30
21 rue du Vieux-Colombier, Paris VIe
Réservation : 01 44 39 87 00
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