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Un soir de "Lune jaune" au TNP, itinéraire de deux jeunes paumés

Dans son travail d’accueil de jeunes compagnies de théâtre, le TNP à Villeurbanne ouvre ses portes au Théâtre Exalté. Ce jeune collectif d’artistes propose "Lune jaune, la ballade de Leïla et Lee", pièce du dramaturge écossais contemporain David Greig.
Article rédigé par franceinfo - Franck Giroud
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Grégoire Isvarine et Tiphaine Rabaud Fournier dans "Lune Jaune"
 (Michel Cavalca)

Ronde, la lune jaune. Ronde, la scène de jeu installée devant le gradin du public. Ou plutôt un cercle, un cercle infernal dans lequel évolue les quatre interprètes et le guitariste qui de bout en bout nous racontent cette histoire. Un road movie plus américain qu’anglais dans l’esprit nous fait vivre le parcours du jeune Lee, 17 ans qui met le doigt dans un engrenage. Il commet bêtement un crime qui l’amène à prendre la fuite avec Leïla. Deux paumés sur la route en plein hiver. Et les voilà partis à la dérive. Ils rencontrent un homme bourru, garde chasse qui se révèle être le père de Lee. Père qu’il n’avait jamais vu.

  (Michel Cavalca)
Road movie musical
 
Le décor astucieux, ce cercle sur lequel chemine les interprètes, enfermant un rocher posé sur de la terre, permet au metteur en scène, Baptiste Guiton de suggérer habilement au public toutes les situations de cette histoire.

Plus qu’une pièce de théâtre simplement dialoguée, il s’agit bien de raconter ce drame ordinaire de deux paumés. Chaque interprète joue tour à tour un personnage, ou devient narrateur. Ainsi toute la troupe se transforme régulièrement en chœur à l’antique.

Frottement des styles entre cette histoire très cinématographique et le drame à l’ancienne. Ainsi les ponctuations musicales (guitare sèche ou électrique) et chantées donnent à ce récit théâtral un parfum de comédie musicale pop. Encore une fois le découpage très cinématographique n’est pas loin. Un peu à la manière d’une adaptation d’une pièce d’un Tennessee Williams si souvent porté à l’écran.
  (Michel Cavalca)
Reste le jeu des comédiens, souvent froid et pas toujours juste pour les jeunes interprètes face aux plus confirmés. Cependant l’univers installé par Baptiste Guiton et ses complices emmène les spectateurs dans un théâtre de narration renouvelé et fluide à la façon d’un bon gros roman à l’anglo-saxonne dont on ne lâche la lecture qu’à la dernière page.

Reportage: Sylvie Boschiero, Jean Perrier, Franck Pedreno, Isabelle Murat

 
« Lune jaune, la ballade de Leïla et Lee » au TNP (Villeurbanne) jusqu’au 22 février,
Théâtre 95 (Cergy-Pontoise) du 20 au 22 mars
Théâtre de l'Aquarium (Paris) du 28 au 30 avril

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