"Une cArMen en Turakie" : le nouveau voyage de la Cie Turak
La compagnie Turak offre au public du Théâtre des Célestins un voyage hors du temps, au delà des frontières du réel. "Une cArMen en Turakie" s'échappe pour un voyage bien loin de l'Espagne, avec à son bord la farouche bohémienne, des objets visuels et sonores, des bidouillages, de la poésie, et la beauté des airs de Bizet. Rencontre avec l'équipe lors des ultimes répétitions.
Reportage: S.Adam - L.Crozat - JP.Chalté - D.Dumas
Une Carmen amoureuse au fard poétique
Lorsqu'elle débarque en Turakie, Carmen s'est assagie. La farouche amoureuse a laissé au vestiaire son costume de mauvaise vie et l'a troqué contre une robe (confectionnée avec une toile de tente) aux couleurs de la poésie. "On espère avoir fait une Carmen poétique et ouverte possible pour que chacun puisse y voir SA Carmen", explique Emili Hufnagel, marionnettiste et metteur en scène de la compagnie.
L'arrière boutique de la mémoire
Pénétrer dans le monde de Turak c'est toujours faire une expérience unique de bricolage onirique. Depuis 30 ans, la compagnie de théâtre d'objets se joue d'univers fantasques et de personnages parfois grotesques mais toujours attendrissants. "Une cArMen en Turakie" n'échappe pas à la règle mais puise, pour la première fois, dans le répertoire des grands classiques. "On est des archéologues, on récupère tout ce qui traîne dans l'arrière-boutique de la mémoire ; les airs de Carmen dormaient dans notre mémoire", affirme Michel Laubu, créateur et metteur en scène de la compagnie.
Une embarcation fantasque et drôle
De Séville (lieu imaginé par Prosper Mérimée dans sa nouvelle) en Bretagne, l'équipage se déplace sur de fragiles kayaks secoués par l'océan déchainé, objectif à atteindre : le phare d'Ar-Men au large de l'île de Sein. Michel Laubu a choisi de planter le décor de l'opéra mythique en terres bretonnes et de l'adapter avec humour et dérision. Cette nouvelle création donne à nouveau une place prépondérante à la musique grâce aux compositions aériennes de Rodolphe Burger qui s'est habilement emparé de la partition de Bizet.
A bord du radeau, un orchestre très spécial composé de langoustines, de crabes et d'hippocampes réinventent les plus grandes tubes de Carmen. Quanrante musiciens qui reprennent en choeur "L'amour est un oiseau rebelle", il fallait oser, Turak l'a fait. Une chose reste pourtant intacte : la belle Carmen fait toujours chavirer les coeurs et le toréador, Don José.
À l’occasion des trente ans de la compagnie , les éditions Fage publient également un livre sur la “civilisation turake” (histoire, géographie, rituels...).Intitulé En cyclo-pédie à travers la Turakie – à vélo ou à pied des origines à cArMen, il est cosigné par Michel Laubu et Emili Hufnagel et disponible en librairie. Prix 24,80 €
"Une Carmen en Turakie" par la Cie Turak au théâtre des Célestins de Lyon du 15 au 31 décembre 2015
La tournée se poursuit ensuite :
- 13 au 15 janvier, Bonlieu-Annecy
- 28 au 31 janvier, Comédie de Saint Etienne
- 2 au 6 février, MC2-Grenoble
- 9 et 10 février, Les 2 scènes-Besançon
- 1 et 2 mars, Manège de Reims
- 22 et 23 mars, Espace Malraux-Chambéry
- 6 avril, Théâtre de Bourg en Bresse
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