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Zabou Breitman au Off d'Avignon avec "Logiquimperturbabledufou" : dingue!
Zabou Breitman est dans le Off Avignon avec un spectacle qu’elle a écrit et qu’elle met en scène : "Logiquimperturbabledufou" au théâtre des Halles. Un collage de textes de grands auteurs et d’elle-même qui explore avec poésie et absurdité les franges de la "folie".
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Le titre provient d’une phrase du roman de Lydie Salvayre que Zabou Breitman a adapté au théâtre : "La Compagnie des Spectres".
Surréalisme pur
"Logiquimperturbabledufou", dans la lignée de la pièce "des Gens" que Zabou avait montée en s’inspirant du documentaire de Raymond Depardon, s’appuie cette fois sur ses propres textes et quelques emprunts à Shakespeare, Tchekhov, et quelques mots de Zouk.Une phrase terrible de Tchekhov ouvre le spectacle : "Du moment qu’il existe des prisons et des asiles, il faut bien qu’il y ait quelqu’un dedans. Si ce n’est vous, c’est moi ; si ce n’est pas moi c’est quelqu’un d'autre".
Dans ce qui semble être un hôpital psychiatrique, quatre jeunes comédiens incarnent tour à tour un patient et un soignant confrontés à des situations concrètes et souvent minuscules, mais qui finissent par tourner au surréalisme pur.
Dualité malade-médecin
Où commence la folie ? Zabou joue sur l’ambiguïté des personnages, donnant parfois l’impression, au risque de frôler la caricature, que les rôles de médecins et de malades pourraient être échangés. Il est souvent question de solutions injectables prescrites dans l’urgence, par des médecins semblant avoir comme unique thérapie de calmer les malades à coup de sérum ou de somnifère.Un tissu, un casque, une perruque ou des oreilles à la Lewis Carroll et voilà le soignant dans la peau du malade… Comme à son habitude, Zabou accorde beaucoup d’importance au langage du corps si essentiel pour rendre les attitudes physiques des malades. On est presque dans l’esprit du théâtre de rue, les comédiens ayant été préparés par un clown, une danseuse et un acrobate.
Drôle et émouvant
Zabou Breitman joue sur la profondeur de la scène pour donner le sentiment de personnages perdus dans un monde qui les dépasse. C’est joliment fait, souvent drôle et émouvant, même si on peut reprocher à ce spectacle de traiter bien davantage de la folie ancienne que de l’état de l’"hôpital des fous" dans le monde contemporain.En revanche Antonin Chalon, Camille Constantin, Rémy Laquittant et Marie Petiot réussissent très bien à rendre la dualité malade-médecin, en jouant sur leur fraicheur et leur jeunesse quand ils sont les malades, et sur une vraie maturité qu’ils inventent quand ils incarnent les soignants.
Une production du Liberté, scène nationale de Toulon, qui accueille en septembre les premières dates de la tournée.
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