Valls annonce des financements pour un futur fonds de l'emploi dans la culture
Le Premier ministre, légèrement chahuté par des militants CGT lors de son discours à la Cité des Sciences et de l'Industrie, a dévoilé le mécanisme de ce fonds, dont la création avait été proposée par un rapport en janvier. Ce fonds, a-t-il expliqué, sera financé par les sommes que l'Etat consacre actuellement pour la prise en charge du "différé d'indemnisation" des intermittents du spectacle. Cette prise en charge avait été décidée à l'été 2014 pour tenter de déminer le conflit social des intermittents.
Entretemps, ce "différé d'indemnisation", qui durcissait les conditions d'assurance-chômage des intermittents, a été supprimé début octobre par le Conseil d'Etat. "Les sommes aujourd'hui consacrées à la prise en charge du différé d'indemnisation - qui n'auront plus lieu d'être avec la prochaine convention d'assurance chômage - seront désormais dédiées à ce fonds", a indiqué le Premier ministre.
Le fonds servira à "encourager l'emploi permanent"
Manuel Valls n'a pas donné d'enveloppe précise, mais Matignon avait estimé à 90 millions d'euros en année pleine le coût de cette mesure. Le fonds servira à "encourager l'emploi permanent", a précisé M. Valls, "grâce à des aides à l'emploi direct et à des dispositifs qui allongent la durée moyenne de travail".Il a également évoqué la possibilité d'adapter au secteur culturel l'aide à l'embauche d'un premier salarié créée par le gouvernement qui, pour le secteur, pourrait concerner "la première embauche en CDI". Le Premier ministre a de nouveau appelé les partenaires sociaux à parvenir à un accord sur l'assurance-chômage des intermittents alors que l'actuelle convention signée en 2014 arrive à échéance mi-2016. M. Valls a indiqué avoir demandé à ses ministres Fleur Pellerin (Culture) et Myriam El-Khomri (Travail) une réunion des partenaires sociaux du spectacle en décembre.
Manuel Valls légèrement chahuté par les militants de la CGT
Le discours du Premier ministre a été à plusieurs reprises légèrement chahuté par une dizaine de militants CGT présents dans la salle, débouchant sur un échange assez théâtral et sans agressivité. Les militants, qui se sont levés pendant le discours en tenant des affichettes, protestaient notamment contre un article de la loi "Liberté de création, architecture et patrimoine" sur la pratique culturelle en amateur qui, selon eux, menace le travail rémunéré dans le secteur culturel."Non, non, non, au travail gratuit!", ont-ils régulièrement lancé pendant le discours. "C'est parvenu à mon oreille", s'est amusé Manuel Valls, en donnant consigne au service d'ordre de ne pas intervenir. La conférence pour l'emploi dans le spectacle qu'ouvrait le Premier ministre était une des propositions du rapport Gille-Archambault-Combrexelle remis en janvier. Le secteur du spectacle pèse environ 1% du PIB français, selon les estimations du ministère de la Culture.
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