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Violences policières : des dizaines d'artistes signent une tribune dans "Libération"
Des dizaines d'artistes, comédiens, rappeurs, chanteurs, producteurs et humoristes, signent une pétition dans "Libération" mercredi appelant à la mobilisation contre les violences policières, après l'affaire Théo. Il ne s'agit pas d'une charge contre la police mais d'une série de pistes pour éviter les agissements de certains "agents du désordre" qui ne peuvent être appelés policiers.
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Ces "monstres ne peuvent être associés aux forces de l'ordre"
Rédigée par un ex-adjoint au maire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Steevy Gustave, cette tribune présentée comme une "lettre à l'avenir" est notamment signée par les chanteurs Patrick Bruel, et Hugues Auffray, les rappeurs Kery James et Youssoupha, les comédiens Josiane Balasko, Jean Benguigui, Smaïn et Mathilda May, le réalisateur Nils Tavernier, le directeur du festival d'Avignon Olivier Py ou encore l'artiste peintre C215 et les humoristes Anne Roumanoff et Bruno Salomone.Qualifiant de "brebis galeuses" et d'"agents du désordre" les quatre policiers mis en examen, dont un pour viol, après l'interpellation de Théo le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ils considèrent que "ces monstres ne peuvent être associés aux forces de l'ordre qui nous protègent et sauvent des vies au péril des leurs".
Mais "est-ce une bavure, un fait divers de plus qui sera, lui aussi, classé sans suite?", demandent-ils. "Dans ce pays des droits de l'Homme, y a-t-il une justice pour les hommes à la peau sombre et une pour ceux qui portent l'uniforme? Ne devrait-elle pas être d'autant plus intraitable envers ceux qui les premiers devraient être exemplaires ?".
S'ils ont apprécié que François Hollande se soit rendu au chevet de Théo , ils se demandent "qui était au chevet de nos banlieues malades depuis de si nombreuses années?" et "pourquoi n'a-t-on jamais pris au sérieux ce profond malaise qui gangrène progressivement notre vivre ensemble ?".
Des pistes pour endiguer les violences policières
"Avant qu'il ne soit trop tard", les signataires proposent une série de pistes, et notamment :- Que "le vouvoiement soit systématiquement employé lors des contrôles".
- Que le récépissé donné à la personne contrôlée par les policiers soit instauré "avant la fin du quinquennat" - une promesse non tenue du candidat Hollande.
- Que les caméras-piétons soient utilisées par les policiers - une utilisation systématique promise ces derniers jours par le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux.
- Une meilleure formation pour les jeunes policiers.
- Un retour de la police de proximité.
- Une vigilance accrue lors des recrutements de policiers (pour éviter les personnes racistes).
- La mise en place d'un comité d'éthique et des sanctions sans appel quand des policiers ont des comportements racistes et violents.
Une autre tribune demande justice pour Adama Traoré
Dans une autre tribune également publiée dans "Libération" mercredi, de nombreux autres artistes, parmi lesquels les chanteurs Zebda et Arthur H, le groupe IAM, l'ex-tennisman Yannick Noah ou l'acteur Omar Sy, réclament justice dans l'affaire Adama Traoré, un jeune homme de 24 ans mort au cours de son interpellation par des gendarmes en juillet dernier à Beaumont-sur-Oise.
Ils considèrent que la "mort suspecte" du jeune homme, sur laquelle l'enquête se poursuit, "n'engage pas seulement ses proches mais l'ensemble de notre pays, de notre société", "pour affirmer et défendre l'égalité des droits". Comme la famille d'Adama Traoré, ils ne réclament "aucun privilège" mais "la stricte application du droit républicain : la vérité sur la mort d'une victime quand la violence des forces de l'ordre est en cause et la mise en examen de ceux qui en sont responsables." Car selon eux, "c'est toute notre société qui se salit si elle se tait et détourne le regard".
Ils considèrent que la "mort suspecte" du jeune homme, sur laquelle l'enquête se poursuit, "n'engage pas seulement ses proches mais l'ensemble de notre pays, de notre société", "pour affirmer et défendre l'égalité des droits". Comme la famille d'Adama Traoré, ils ne réclament "aucun privilège" mais "la stricte application du droit républicain : la vérité sur la mort d'une victime quand la violence des forces de l'ordre est en cause et la mise en examen de ceux qui en sont responsables." Car selon eux, "c'est toute notre société qui se salit si elle se tait et détourne le regard".
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