"Viva Momix Forever" : un patchwork séduisant mais inégal
15 courtes saynètes s’enchaînent à vive allure, c’est riche et divertissant mais on passe souvent du coq à l’âne, comme au cabaret. C’est aussi la limite de "Viva Momix Forever".
Le chef d’orchestre de ce spectacle est Moses Pendleton, créateur de la fascinante troupe Pilobolus en 1971, puis de Momix en 1980. Pendleton a le goût de la belle image, du jeu et des accessoires.
Inventions gestuelles, confusion optique, Momix charme avant tout par les tableaux qu’il propose. Un trio de femmes manient des bâtons avec une dextérité telle qu’elles se transforment en oiseau ou en papillon. Des femmes fleurs jouent avec leurs pétales qui forment bientôt des robes de danseuses espagnoles, d’autres avec de simples ballons évoquent les cycles de la vie.
Mais c’est le solo de Sarah Nachbauer qui imprime nos pupilles, jouant avec son reflet elle dédouble son corps sur un sol miroir, composant des figures extravagantes, presque animales et d’une grande beauté
D’autres extraits sont beaucoup moins aboutis : ces artistes entortillés dans des feuilles de papier géantes ou ces cow-boys dont l’une des jambes est une échasse qui évoquerait la patte d’un cheval.
On passe globalement un bon moment avec ce spectacle extrêmement visuel mais qui n’atteint jamais la perfection de "Shadowland" de Pilobolus vu en 2015. Une expérience dans la même veine, mais infiniment plus troublante et virtuose, avec ces artistes dont les corps se fondaient pour se muer en animaux fantasmagoriques.
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