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Taj Mahal

En salles le 2 décembre
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jouez et gagnez des places pour découvrir Taj Mahal un film de Nicolas Saada avec France Info !

Synopsis

Louise a dix-huit ans lorsque son père doit partir à Bombay pour son travail. En attendant d’emménager dans une maison, la famille est d’abord logée dans une suite du Taj Mahal Palace. Un soir, pendant que ses parents dînent en ville, Louise, restée seule dans sa chambre, entend des bruits étranges dans les couloirs de l’hôtel. Elle comprend au bout de quelques minutes qu’il s’agit d’une attaque terroriste. Unique lien avec l’extérieur, son téléphone lui permet de rester en contact avec son père qui tente désespérément de la rejoindre dans la ville plongée dans le chaos.

Les évènements décrits dans ce film sont inspirés d’une histoire vraie : Les attaques de Bombay – 2008.

26 novembre 2008. Un groupe de dix terroristes, lourdement armés, attaque plusieurs lieux symboliques de la ville de Bombay : deux hôtels de luxe, l’Oberoi Trident et le Taj Mahal Palace, un restaurant touristique, le Nariman House Jewish Community Center et la principale gare ferroviaire.

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Les attaques commencent, aux alentours de 21h50, à l’intérieur du Leopold Cafe. Ensuite, dans le hall de la Gare Centrale.

Puis c’est une attaque simultanée aux deux hôtels de luxe de la ville. Quinze personnes, dont sept étrangers, sont prises en otage à l’hôtel Taj Mahal.

Les terroristes sèment la terreur et tirent sur les clients du restaurant de l’hôtel, en achevant les blessés à terre.

Les otages seront libérés dans la nuit tandis que les otages de l’Oberoi Trident ne seront délivrés que le vendredi 28 novembre.

Plusieurs explosions auront lieu et les deux hôtels seront partiellement incendiés.

Au total, sur les diff érents lieux, 195 personnes seront tuées (dont une trentaine de ressortissants étrangers) et plus de 300 autres blessées.

Pendant 60 interminables heures, l’assaut des terroristes, suivi en direct par les télévisions du monde entier, pétrifi e l’opinion publique. Le groupe armé islamiste pakistanais, Lashkar-e-Taiba, est vite indiqué comme probable commanditaire des attentats. Le seul terroriste survivant, Kasab, sera condamné à mort et exécuté le

21 novembre 2012.

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Entretien avec Nicolas Saada

*« Fin 2008, quelques jours après les attentats à Bombay, je dînais chez des amis, et l’un d’entre eux me raconte que sa nièce était dans l’hôtel pendant l’attaque et qu’elle a pu s’en sortir grâce à une communication permanente avec son père qui se trouvait à l’extérieur, grâce à son sang-froid et son instinct de survie. Ce récit m’a complètement sidéré et je me suis dit qu’un jour, j’en ferai un film. »

« J’ai essayé de coller le plus fidèlement possible à ce que la vraie Louise me racontait de son arrivée en Inde, de sa difficulté à s’installer, de ce sentiment d’entre deux quand elle et sa famille sont à l’hôtel : cet hôtel est un peu un no man’s land. Certes, c’est un palace, mais un palace dans un pays du tiers monde, où le prix d’une suite reste abordable pour un Occidental. Pier Paolo Pasolini, dans les premières pages de L’Odeur de l’Inde décrit très bien cette sensation qu’on est dans un faux palace, où l’odeur de l’Inde est toujours présente. La rencontre de ce nouvel espace provoque en Louise beaucoup de questionnements, on la sent indécise et intranquille. L’attaque est comme un précipité, le prolongement à une autre échelle, de ses inquiétudes. »*

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*« La solidarité entre les gens dans la catastrophe possède une puissance qui abolit justement les frontières du social et la question des privilèges de classes. Des types en chemise et cravate jetant leur attaché-case par terre le jour du 11 septembre pour aller porter secours à une serveuse dans un bar envahi de poussière: ce sont des images qui m’ont marqué à vie.

C’est aussi le sens de la scène de la cérémonie, après l’attaque. J’avais dit aux trois acteurs : « vous serez seuls au milieu du chagrin des autres. » Et ils l’ont merveilleusement joué. Cette communion avec tous ces visages était pour moi un moment important, une manière aussi de rendre le film aux Indiens. Au moment de l’attaque de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher, toute l’équipe indienne nous a envoyé des mails : ils avaient connu le traumatisme des attentats de 2008 et ils savaient exactement ce par quoi on était en train de passer. »*

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Nicolas Saada biographie

Naissance le 5 septembre 1965 à Boulogne-Billancourt.

Après un bac scientifique, des études d’anglais et une maîtrise sur le film noir américain, il entre aux Cahiers du Cinéma en 1987 et dirige notamment les numéros consacrés à Martin Scorsese et John Ford. En 1992, il devient chargé de programme auprès de Pierre Chevalier, au service de l’Unité Fiction d’Arte.

De 1993 à 1998, il suit et développe près de 50 téléfilms, dont ceux de la série Les Années lycée et Tous les garçons et les filles de leur âge. En 1999, il écrit son premier scénario pour le cinéma, Les Marchands de sable de Pierre Salvadori. Il collabore ensuite comme scénariste avec Arnaud Desplechin (Léo, en jouant « Dans la compagnie des hommes »), Jérome Cornuau et Gelo Babluani, et Frédéric Jardin (Nuit Blanche). En 2004, il tourne son premier court métrage comme réalisateur, Les Parallèles, nommé aux Césars du meilleur court métrage en 2005. En 2009, il réalise Espion(s), qui sera aussi nommé aux Césars dans la catégorie premier film. Il a ensuite tourné plusieurs courts métrages dont Aujourd’hui en 2012, avec Bérénice Bejo et Fred Wiseman, sélectionné au Festival de New York en 2013. Entre 1993 et 2007, Nicolas Saada a animé l’émission Nova fait son cinéma, sur Radio Nova, consacrée à la musique de film.

 

 

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