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Théâtre : plus de 20 ans après leurs créations, "Un air de famille" et "Cuisine et dépendances" n’ont pas pris une ride

Les deux pièces écrites par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri sont de retour à Paris. Cette fois, le duo de comédiens n’est pas sur scène…

Article rédigé par Anne Chépeau, Edouard Marguier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
"Un air de famille" au théâtre de la Porte Saint-Martin jusq'au 30 avril 2017. (PASCAL VICTOR / ARTCOMPRESS)

Elles sont toujours aussi cultes. Les deux pièces écrites par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, Un air de famille et Cuisine et dépendances sont jouées en alternance une semaine sur deux à Paris. La première raconte les difficiles rapports familiaux, la seconde les relations amicales. Drôle, juste et sympathiques !

On se souvient encore du succès remporté par ces deux comédies lorsqu'elles avaient été adaptées au cinéma dans les années quatre-vingt-dix et notamment de la crise de Jean-Pierre Bacri dans Un air de famille lorsque personne ne l'écoute... 

Les deux comédies sont donc de retour sur les planches avec un casting différents : Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri ne sont pas sur scène. Ils ne sont pas loin puisqu'Elle signe la mise en scène et Lui est venu de temps en temps pendant les répétitions pour donner des conseils aux comédiens qui jouent dans les deux pièces.

Agnès Jaoui, qui a longtemps attendu avant de se lancer dans cette aventure, avoue avoir eu quelques doutes au tout début des répétitions. "J’étais un tout petit peu inquiète sur ma direction d’acteurs parce que c’était encore très vivant en moi" raconte Agnès Jaoui.  "Je les ai jouées trop longtemps pour les avoir oubliées. Et puis aussi, je les ai écrites avec Jean-Pierre donc je connaissais le rythme à la seconde près" ajoute-t-elle. "En même temps, ça aurait été absurde et même atroce avec d’aussi bons acteurs, de les faire reproduire ce qu’on avait fait avant. Leurs personnalités se sont très vite imposées."

"Un air de famille", une comédie à la fois cruelle et tendre

Tous les vendredis soirs, la famille Ménard va dîner au restaurant. Elle se donne rendez-vous dans le café quelque peu vieillot tenu par Henri, un des fils, que Grégory Gadebois rend formidablement humain. Il y a aussi Betty la fille, Philippe, l’autre fils, le préféré, sa femme Yolande, dite Yoyo, dont on fête ce soir-là l’anniversaire et bien sûr la mère jouée par Catherine Hiégel qui offre un cadeau un peu spécial à sa belle fille, jouée par l’irrésistible Léa Drucker.

Ce sont des pièces magnifiques à jouer pour des acteurs.

Léa Drucker, actrice

à franceinfo

Léa Drucker prend beaucoup de plaisir à jouer dans ces deux pièces. "Il y a des situations et des répliques très drôles mais en même temps sur le fond, il y a des choses réalistes sur ce que peuvent être les rapports d’amitié et de famille, qui peuvent être terribles" explique l'actrice qui ajoute : "C’est très proche de nous."

Intemporelle

Les rapports familiaux n’ont pas vraiment changé depuis 1993 quand la pièce a été écrite. Il y a peut-être aujourd’hui plus de familles recomposées mais pas moins de rancunes ou d’égoïsmes. "Tout le monde s’identifie à des choses, à des personnages ou à des moments dans ‘Un air de famille’, raconte Léa Drucker. "Je crois que cette pièce est très universelle pour cela. Ça n’a pas pris une ride. C’est très moderne et très juste" ajoute-t-elle. "Ça a été écrit dans les années 90, ça se passe dans les années 90 donc il n’y a pas de téléphone portable, mais on s’en fout ! C’est très actuel ! Je pense que ça se jouera encore dans vingt, trente, quarante, cinquante ans. C’est un classique" conclut Léa Drucker. 

"Un air de famille" est toujours aussi irrésistible : un reportage d'Anne Chépeau

Un air de famille et Cuisine et dépendances, d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, mise en scène Agnès Jaoui, au théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris, jusqu’au 30 avril. En alternance une semaine sur deux du mardi au vendredi à 20 heures. Durée : 1 h 30 chacune. 

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