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Canal+ "regrette" son sketch polémique sur le génocide rwandais

La chaîne s'est fendue d'un communiqué après la polémique provoquée par un sketch, selon elle mal interprété, diffusé lors de l'émission "Le Débarquement".

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le sketch entendait parodier "Rendez-vous en terre inconnue", émission de Frédéric Lopez diffusée sur France 2. (CAPTURE D'ECRAN CANAL+ / FRANCETV INFO)

Canal + "regrette". La chaîne cryptée a été obligée de s'expliquer lundi 30 décembre, après la diffusion d'un sketch sur le génocide au Rwanda lors de l'émission "Le Débarquement". Diffusé le 20 décembre dernier dans cette émission humoristique et satirique, il avait provoqué une vive polémique et une pétition avait été lancée pour réclamer des excuses de Canal+.

Ce sketch entendait parodier "Rendez-vous en terre inconnue", l'émission de Frédéric Lopez diffusée sur France 2. Il contenait notamment une adaptation de la comptine Fais dodo, Colas mon petit frère, avec ces paroles : "Maman est haut coupée en morceaux. Papa est en bas, il lui manque un bras." (A partir de 5'20" sur cette vidéo.)


Selon la chaîne, ce sketch ne cherchait pas à porter atteinte "à la mémoire de victimes du génocide rwandais", mais "à caricaturer et dénoncer l'attitude de certains occidentaux ne s'intéressant qu'à eux-mêmes, en arrivant dans un pays qui leur est totalement étranger", explique Canal+. "Le choix d'un pays ayant connu une période de massacres visait à créer un contraste extrême entre la gravité des faits et l'attitude désinvolte des supposés invités d'une émission parodiée. Nous regrettons que ce sketch ait pu être interprété autrement."

Racisme ordinaire

Dans une tribune publiée lundi dans Libération (article payant) intitulée "Canal+ à mourir de rire", l'écrivaine rwandaise Scholastique Mukasonga, prix Renaudot 2012, avait dénoncé "l'innocence tranquille du racisme ordinaire""On s'est tordu de rire sur les canapés des téléspectateurs", avait-elle dénoncé. "Cela ne semble gêner personne, comme ce qui se passait au Rwanda au printemps 1994. Moi, ce sketch m'a indignée", écrit Scholastique Mukasonga, qui a perdu de nombreux membres de sa famille lors du génocide rwandais.

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