Mort de Philippe Gildas : "Il a inventé l'infotainment, mais tout était information dans ce qu'il faisait"
Le journaliste et animateur Philippe Gildas est mort à Paris à 82 ans, dans la nuit de samedi à dimanche. Le directeur de la rédaction de Vanity Fair, Michel Denisot, a réagi dimanche sur franceinfo.
Philippe Gildas est décédé dans la nuit de samedi à dimanche des suites d'un cancer. Depuis les hommages se multiplient. "Il pouvait se déguiser dans une émission et trois minutes après interviewer le Premier ministre en étant extrêmement crédible et pertinent", se souvient Michel Denisot, homme de télévision, aujourd'hui directeur de la rédaction de la version française du magazine Vanity Fair, dimanche 28 octobre sur franceinfo. "Il a inventé l'infotainment", autrement dit le mélange de l'information et du divertissement.
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franceinfo : Vous aviez connu Philippe Gildas tout jeune ?
Michel Denisot : Je l'ai connu il était déjà vedette de télévision. Il présentait le journal de 20h de la première chaîne de l'époque. Je débutais. Il m'a fait faire mon premier sujet, mon premier reportage. Après, on a gardé un contact professionnel qui a été évidemment plus fort quand il est devenu l'incarnation de "Nulle Part Ailleurs" sur Canal +. C'était quelqu'un qui avait une curiosité à 360 degrés et qui était indépendant ce qui, dans notre métier, est une qualité fondamentale.
On avait l'impression en le regardant de beaucoup de bonhomie, d'humour, d'audace. Derrière il y avait beaucoup d'exigence. Un nouveau style ?
Il faut beaucoup travailler pour ne pas avoir l'air de travailler. Il a inventé un style qu'on appelle par un barbarisme "infotainment" qui est un mélange de divertissement et d'actualité. Mais tout était information dans ce qu'il faisait et c'est ça qui l'intéressait. Son métier de base c'est le journalisme, il a dirigé des rédactions et plusieurs stations de radio.
Il formait une joyeuse bande avec Antoine de Caunes dans "Nulle Part Ailleurs" ?
Ce mélange poussé à l'extrême était une très grande réussite. Il était très joueur, pouvait pousser très très loin et redevenir crédible dans le plus sérieux la minute qui suivait. Il n'était pas humoriste, il était entouré d'humoristes. Il jouait le jeu quand il le fallait, faire le clown, mais il avait cette capacité rare de pouvoir tout faire. Il pouvait se déguiser dans une émission et trois minutes après interviewer le Premier ministre en étant extrêmement crédible et pertinent.
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