Comment la série "Marseille" s'est fait dézinguer avant même sa diffusion
Netflix présente mercredi les deux premiers épisodes de "Marseille", première série française coproduite par la plateforme de vidéos à la demande américaine.
"Une catastrophe", "une bouse", "un raté industriel". A peine sortie, la série est déjà condamnée. Netflix présente les deux premiers épisodes de la série Marseille, mercredi 4 mai. Première série française coproduite par la plateforme de vidéos à la demande américaine, Marseille est unanimement démolie par la presse et de nombreux internautes.
L'écrivain et scénariste de la série, Dan Franck, se dit d'ailleurs "effondré" par les critiques, sur BFMTV, mardi. Il dénonce des critiques excessives.
En huit épisodes, la série raconte la rivalité tumultueuse entre maire de Marseille, Robert Taro, interprété par Gérard Depardieu, et son dauphin Lucas Barres (joué par Benoît Magimel). Francetv info vous explique comment la série a réussi à se faire détester, avant même sa diffusion auprès du grand public.
Un scénario et une réalisation médiocres
Marseille est qualifié de "mauvais téléfilm" par Numerama, qui fustige un scénario "catastrophe". "On aurait pu s’attendre à une histoire de rivalité politique sur fond d’escroquerie, une sorte de biopic de la ville inspiré de faits réels qui auraient donné à la série un corps et une profondeur, détaille le site. Oubliez tout cela : la trame de Marseille est celle d’un soap sans grand intérêt." Numerama estime que l'intrigue politique "est là pour meubler. Quant au drame familial "il se perd dans la vacuité du reste".
Un avis partagé par L'Express : "Lorgnant ostensiblement du côté du drame familial, la série créée par Dan Franck court après de nobles intentions sans se donner les moyens narratifs de les concrétiser."
La réalisation de la série est également en ligne de mire des critiques. Le blog Le monde des séries du Monde estime que "la réalisation ne suit pas". La série est comparée "au mieux à une série des années 90" et "au pire à une version de Plus belle la vie dont le budget aurait été multiplié par dix et l'originalité divisée par deux". Pour le blogueur Pierre Sérisier, la série est tout simplement "une bouse".
Un jeu d'acteur pas à la hauteur
Les dialogues sont également mis au pilori. Notre blog Pop Up' les a trouvés "d'une rare indigence". Les répliques sont jugées "explicatives, vulgaires ou risibles, trop écrites sans rondeur aucune" par Télérama, pour qui Marseille est un "raté industriel". Et les acteurs "habituellement capables du meilleur" ne sont pas à la hauteur selon l'hebdomadaire : "Benoît Magimel, en roue libre, yeux plissés sous le fond de teint, atteint des sommets de grotesque en séducteur libidineux, qui saute sur tout ce qui bouge – en changeant d'accent comme de chemise."
Depardieu "s'ennuie", selon Numerama. Magimel est une "copie ratée d'un Franck Underwood", le héros de House of cards, également produite par Netflix. Quant au jeu des actrices de la série ? "Leur médiocrité fait honte."
Des critiques sans appel qui méritent néanmoins d'être nuancées par quelques (rares) remarques positives. Ainsi, selon Les Echos, "Benoît Magimel et ses petites mèches blondes décolorées interprètent très justement ce jeune loup de la politique prêt à tout pour y arriver." Le quotidien estime également que le "duo Depardieu-Magimel fonctionne à merveille".
Une déception à la hauteur de l'attente
Surtout, si les mots sont si durs à l'égard de la première série française de Netflix, c'est que sur le papier, elle était promise à un grand succès. "Une histoire de trahison où se mêlent la pègre locale, les jeux entre les partis et l’amour des Marseillais pour leur ville. Le sujet est difficile, mais pour la maison qui a produit House of Cards, il semblait être abordable", explique Numerama.
Les acteurs choisis sont également reconnus et estimés, rappelle Télérama : "Dire qu'on attendait Marseille est un euphémisme. Pensez donc, la première création française de Netflix, portée par un géant, Gérard Depardieu, sur un sujet risqué, la politique dans la cité phocéenne, avec un casting de qualité (Géraldine Pailhas, Benoît Magimel, Hippolyte Girardot…).
"Présenté comme un projet développé loin de la censure des chaînes et des studios, la montagne innovante accouche d'une souris", conclut L'Express.
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