Canular de Cyril Hanouna sur les homosexuels : "On n'a jamais reçu d'appel de détresse", reconnaît Le Refuge
Un an et demi après, l'association de lutte contre l'homophobie révèle n'avoir jamais reçu l'appel de détresse d'un adolescent victime du canular téléphonique dans l'émission "Touche pas à mon poste".
Un an et demi après, c'est une autre version qui apparaît au grand jour. Le Refuge révèle n'avoir jamais reçu d'appel de détresse du jeune homme victime, le 18 mai 2017, du canular téléphonique sur les homosexuels, en direct dans l'émission "Touche pas à mon poste" sur C8. C'est ce qu'a appris franceinfo de l'avocat du président de l'association de lutte contre l'homophobie, mercredi 28 novembre, confirmant une information de L'Express. "On a fait une enquête interne et on s'est aperçu qu'il y avait eu un dysfonctionnement, explique Me Emmanuel Pierrat. L'appel en détresse n'existe pas, on ne l'a jamais reçu. Le bénévole l'a inventé."
A l'époque, Le Refuge affirmait avoir eu en ligne la victime "vers 3 heures du matin". "J'ai eu un jeune homme, âgé de 19 ans, en pleurs au téléphone. Il m'a expliqué qu'il avait été victime du canular en direct dans l'émission de Cyril Hanouna, expliquait le bénévole de l'association à franceinfo. Le père l'a menacé et lui a dit qu'il avait tous les droits sur son fils et que, s'il le fallait, il le prendrait par la peau des fesses et le mettrait dehors." L'association était même allée jusqu'à faire une déposition auprès des services de police pour cet appel de détresse.
Nombre de signalements record auprès du CSA
Emmanuel Pierrat plaide "la bonne foi" de son client. "Nicolas Noguier, président de l'association, avait exposé cette histoire parce qu'il la pensait vraie." L'écoutant mis en cause, qui aurait connu un contexte personnel compliqué selon nos informations, a depuis été écarté de l'association. De son côté, Cyril Hanouna a déposé plainte pour diffamation. L'audience aura lieu en mai 2019.
Ce canular, jugé homophobe par plusieurs associations, avait provoqué une vive polémique et plusieurs annonceurs de C8 s'étaient alors retirés. Parmi eux, Orange, Decathlon, PSA, Chanel, Petit Navire, Flunch, Bosch... De son côté, le CSA, qui avait reçu près de 40 000 plaintes en quelques jours, avait à l'époque infligé une amende de 3 millions d'euros à la chaîne.
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