Une association alerte sur l'homophobie de l'émission "Touche pas à mon poste"
L'association des journalistes LGBT a regardé l'émission pendant un mois. Bilan : l'homosexualité a été évoquée à 42 reprises, le plus souvent sous forme de blagues graveleuses ou remarques homophobes.
"Un mois d'homophobie ordinaire." Dans un texte publié mercredi 14 décembre, l'association des journalistes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels) dénonce le traitement de l'homosexualité dans l'émission "Touche pas à mon poste" sur C8. Les journalistes ont fait le décompte : Cyril Hanouna et ses chroniqueurs ont abordé le sujet à 42 reprises entre le 2 et le 30 novembre, mais "souvent pour en rire de manière rabaissante".
Preuves à l'appui, l'association fait état de "blagues graveleuses", de "remarques clairement homophobes", de "menaces" ou encore de "comportements de harceleurs de cour de récré, qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices".
Matthieu Delormeau particulièrement visé
Pour étayer son propos, l'association liste les différents épisodes, comme le 7 novembre quand "le chroniqueur Camille Combal et Cyril Hanouna imitent, comme ils le font souvent, un couple gay semblant tout droit sorti de La Cage aux folles". Ou le 15 novembre, quand Jean-Michel Maire tente ce trait d"humour à propos des homosexuels qui se cachent : "Etre dans le placard… d'où l’expression 'avoir un balai dans le cul'."
Le chroniqueur Matthieu Delormeau est la principale victime de ces réflexions. "Dès qu'il est présent en plateau", il fait l'objet de remarques incessantes sur son homosexualité. L'association en a compté 27 rien qu'en novembre. Là encore, elle les liste et cite notamment cet exemple éloquent, daté du 21 novembre. Les chroniqueurs parlent alors de l'émission "Koh Lanta" et de l'épreuve du poteau :
Matthieu Delormeau : "Ça n’a aucun intérêt. Ça vous dit de rester 30 minutes devant deux personnes debout sur un poteau ?"
Jean-Michel Maire : "Bah, tu restes bien deux heures sur une teub, toi !"
Pour l'association, l'émission de Cyril Hanouna, de par son audience, "a une responsabilité particulière dans les imaginaires qu'elle offre, qu'elle le veuille ou non". L'association appelle donc "les autorités compétentes à agir".
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