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"Koh-Lanta" : comment le candidat soupçonné d'agression sexuelle se défend dans les médias

Depuis qu'Eddy Guyot est sorti de garde à vue, l'ex-candidat à l'émission de survie de TF1 et son avocat multiplient les entretiens dans la presse et à la télévision.

Article rédigé par Thomas Baïetto, Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le totem de l'émission "Koh-Lanta". (ALP / TF1)

Gagner la bataille médiatique pour préparer le combat judiciaire. Depuis l'ouverture de l'enquête pour agression sexuelle lors du tournage de l'émission de téléréalité "Koh-Lanta", l'agresseur présumé et son avocat ont multiplié les interviews. Désormais sorti de garde à vue, Eddy Guyot ne cesse de clamer son innocence et n'hésite pas à s'en prendre directement à son accusatrice, Candide Renard.

Cette dernière, fille de l'entraîneur de foot Hervé Renard, a assuré dans son dépôt de plainte avoir été réveillée dans la nuit lorsque l'homme l'a "embrassée sur la bouche avant de pratiquer des attouchements sous ses vêtements", selon des propos rapportés par une source judiciaire à franceinfo. Car la candidate n'a pas souhaité prendre la parole dans les médias. "Nous avons choisi de faire confiance à la justice dans cette affaire", a seulement écrit le père de la victime présumée dans un communiqué publié sur Instagram.

Le plus important pour nous ne sera pas le show médiatique, dont nous n’avons pas besoin pour nous défendre, mais une cohérence pour respecter la justice.

Hervé Renard

sur Instagram

Une discrétion qui contraste avec le positionnement d'Eddy Guyot. Pour assurer sa défense, le candidat s'est offert les services du très médiatique avocat Jérémie Assous. A 41 ans, le conseil s'est déjà illustré dans de nombreux dossiers ayant fait la une de l'actualité, comme le bras de fer entre le forain Marcel Campion et la mairie de Paris ou encore l'affaire Tarnac, dans laquelle il assurait la défense de sept prévenus sur huit. Décrit dans Le Monde comme "flamboyant", "brillant" et "insupportable", l'avocat a la réputation d'être l'un des conseils les plus redoutables du barreau de Paris.

Interviews en série pour la défense

Dans une stratégie bien rodée, Jérémie Assous a écumé le premier les chaînes de télévision et les stations de radio. "Le nom de mon client a été jeté en pâture par les médias et la production", fustige-t-il sur Europe 1. Sur BFMTV, il affirme que "des éléments objectifs" démontrent que la version de la plaignante "est inconciliable avec la réalité". Et l'avocat de viser directement Candide Renard : "Il va falloir comprendre ce qui a poussé cette jeune fille à avoir un tel comportement."

Une présence médiatique que critique son adversaire, Léon Del Forno, avocat de Candide Renard. "C'est une enquête ouverte depuis moins d'une semaine, rappelle-t-il à franceinfo. C'est peut-être pour ça qu'ils ont choisi de taper aussi fort sur ma cliente. Parce nous sommes encore dans une forme de moment où c'est parole contre parole. Ils pensent donc qu'ils ont une fenêtre. C'est absolument vain."

Après avoir laissé parler son avocat, Eddy Guyot a lui aussi pris la parole en accordant plusieurs interviews à la presse people. Jeudi, il a clamé son innocence dans Télé Star. "Je n'ai rien à cacher et je suis innocent", promet-il. Et de raconter dans cet entretien : "Tous les soirs, j'ai dormi entre un homme et la paroi de la cabane. Candide, elle, était plus loin. Quand les cameramen sont revenus dans la nuit pour nous filmer, je me suis réveillé et Candide était à moitié sur moi." "Ça a été filmé et ça me disculpe complètement", assure-t-il aussi.

Une stratégie de "fake news" ?

Quelques heures plus tard, Closer publie à son tour une interview d'Eddy Guyot. Dans le magazine people, l'agresseur présumé s'en prend avec véhémence à son accusatrice. "A mon avis, elle a dû se dire qu'on allait juste me sortir du jeu et qu'elle allait, elle, sauver sa place. Je pense qu'elle a fait ça par stratégie. Elle savait que sa place était en danger au prochain conseil", affirme-t-il.

Candide est une gamine. Elle n'a pas mesuré l'ampleur de ses accusations.

Eddy Guyot

à "Closer" 

Interrogé par franceinfo, l'avocat de la plaignante condamne ces déclarations. 

Je ne veux pas que cette affaire se juge sur les plateaux de télévision et dans la presse people. C’est regrettable qu’il soit donné un tel retentissement à cette stratégie de 'fake news' qui vise à déstabiliser Candide Renard. L’objectif est de ternir son image, c’est inadmissible.

Léon Del Forno

à franceinfo

Dans la presse, Eddy Guyot a affirmé que Candide Renard avait refusé une confrontation. Une allégation que dément également son avocat : "Il a été fait état par l'avocat de l'agresseur présumé et par ce dernier que ma cliente aurait refusé toute confrontation. C'est parfaitement inexact."

L'intention est de la décrédibiliser, de laisser entendre qu'elle ne serait pas solide sur ses appuis et qu'elle n'assume pas ses propos. C'est une méthode déplorable et condamnable.

Léon Del Forno

à franceinfo

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