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La guéguerre entre "Quotidien" et le "Petit Journal" en quatre actes

Cyrille Eldin, présentateur du "Petit Journal", et Camille Crosnier, une journaliste de "Quotidien", ont eu un vif échange, dimanche soir, lors du premier tour de la primaire de la gauche. De quoi déclencher une polémique entre les deux émissions.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Yann Barthès, présentateur de "Quotidien", et Cyrille Eldin, du "Petit Journal", se sont lancé des piques par émissions interposées, le 23 janvier 2017. (AFP)

Entre le "Petit Journal" et "Quotidien", rien ne va plus. Dimanche 22 janvier, au soir du premier tour de la primaire de la gauche, Camille Crosnier, journaliste de l'émission de Yann Barthès, et Cyrille Eldin, présentateur du programme de Canal+, ont été filmés en pleine altercation en marge d'un tournage sur Benoît Hamon. De quoi déclencher la guerre entre les deux émissions. Franceinfo vous retrace les faits en quatre actes.

Acte 1. Une altercation filmée au soir du premier tour de la primaire

Ils ont joué les trouble-fête. Dimanche 22 janvier au soir, Benoît Hamon et ses soutiens célèbrent leur victoire au premier tour de la primaire de la gauche, à Paris. Lors de son arrivée, les journalistes entourent le candidat et tentent d'obtenir une déclaration. Parmi les échanges, un est plus musclé que les autres. Alors que le présentateur du "Petit Journal" pose sa question à Benoît Hamon, Camille Crosnier parle en même temps, et plus fort, pour capter l'attention du candidat. "Pourquoi tu parles pendant mes questions ?", lui lance Cyrille Eldin, comme on peut l'entendre dans cette vidéo, publiée sur Twitter.

L'altercation ne s'arrête pas là. Un peu plus tard dans la soirée, Cyrille Eldin vient visiblement régler ses comptes avec la journaliste de "Quotidien". "La prochaine fois, c'est un coup de coude violent", lui lance-t-il, filmé par un photographe. "Cyrille, tu m'as fait la même chose avec Fillon", peut-on également entendre dans la vidéo, diffusée sur Twitter.

Acte 2. Yann Barthès évoque "un collègue relou"

L'équipe de "Quotidien" ne tarde pas à réagir. La journaliste, Camille Crosnier, publie tout d'abord un tweet. "Tout est dit", y écrit-elle, voulant visiblement couper court à la polémique.

Yann Barthès ne manque pas, de son côté, de faire un petit commentaire sur l'épisode, évoquant, sans citer son nom, la présence ce soir-là d'"un collègue totalement relou, misogyne, un peu violent et malpoli".

Acte 3. Cyrille Eldin a "le seum"

Cyrille Eldin réagit, lui aussi, à la séquence. Lors de l'émission du 23 janvier, le présentateur du "Petit Journal" propose à ses téléspectateurs un dialogue avec l'une de ses chroniqueuses. "J’ai un peu peur de travailler avec toi, mais ça va", commence-t-elle avant qu'il ne réponde : "Tu n’as rien à craindre, si tu pouvais juste enlever tes coudes s’il te plaît", référence à sa cinglante réplique envoyée à Camille Crosnier. En fin d'émission, il évoque le sujet en concluant sur : "Je suis peut-être un voyou, mais j’ai du savoir-vivre."

Et le présentateur n'est visiblement pas décidé à en rester là. Mardi soir, après la diffusion d'une séquence sur "le seum", Cyrille Eldin reprend la parole : "Moi aussi, j'ai 'le seum' des diffamations injustes à mon égard. (…) C'est pourquoi, cher Yann Barthès, toi que je n'ai pas peur de nommer, je me ferai un plaisir de répondre demain soir aux propos me concernant que tu as tenus dans ton émission."

Acte 4. Eldin accuse Barthès de méconnaître "le terrain" et la "tension" des soirées électorales  

Cyrille Eldin tient sa promesse, mercredi 25 janvier, comme le montre le Huffington Post, qui a isolé la séquence. L'animateur répond point par point au tacle de Yann Barthès. "Relou, malpoli ? commence-t-il. Je suis un peu surpris vu que nous avons travaillé ensemble pendant trois ans et que tu as même voulu poursuivre l'aventure avec moi. Après tout, si tu connaissais la tension des soirées électorales sur le terrain, tu me jugerais peut-être moins sévèrement. Mais je ne crois pas t'y avoir croisé en huit ans."

Et d'enchaîner "Misogyne ? La seule fois où j'ai vraiment pris la politique au sérieux, c'est pour défendre la cause des femmes dans un documentaire diffusé sur Canal+ où je dénonçais le sexisme en politique. Mais en réalité, ce qui s'est passé dans la meute de journalistes dimanche soir n'a rien à voir avec la misogynie. La compétition entre reporters, les coups de coude entre journalistes, hommes et femmes, pour apporter la meilleure image ou le meilleur son sont monnaie courante, hélas. Demande à tes reporters." Et il conclut sur l'importance, pour lui, de cette mise au point dans "cette petite querelle d'animateurs". La suite au prochain épisode ?

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