Mélenchon défend TF1, accusée de manipulation
Le leader du Front de gauche a été interviewé dimanche, en direct, avant une manifestation prônant une "révolution fiscale". Certains dénoncent une mise en scène.
Jean-Luc Mélenchon a défilé, dimanche 1er décembre à Paris, pour réclamer une "révolution fiscale". Le coprésident du Parti de gauche a été interviewé en direct au journal télévisé de TF1. Mais certains dénoncent une mise en scène. Francetv info remonte le fil.
Acte 1 : Jean-Luc Mélenchon en direct
Le leader du Front de gauche est interrogé par TF1 en direct de l'avenue des Gobelins, à Paris, vers 13h05, soit vingt-cinq minutes avant le début de la manifestation. A l'antenne, l'image donne l'impression d'une foule compacte déjà rassemblée derrière Jean-Luc Mélenchon.
Acte 2 : la photo des coulisses
Le journaliste néerlandais Stefan de Vries, qui habite à quelques mètres, aperçoit la scène et la photographie depuis son balcon. Sur le cliché, qu'il poste sur Twitter, on voit Jean-Luc Mélenchon et, derrière lui, quelques dizaines de manifestants réunis en un carré compact. Personne autour. La rue est déserte et cela n'a rien d'étonnant, puisque la manifestation n'a pas encore commencé et qu'elle doit partir d'un peu plus loin.
Pour info: le crédit de ces images, prises au même moment, m'appartient. cc @JLMelenchon #intox pic.twitter.com/EYTv57b2EQ
— Stefan de Vries (@stefandevries) 1 Décembre 2013
"J'ai été surpris de voir des manifestants arriver là alors que la manifestation commençait plus loin, place d'Italie, à environ 150 m. Puis j'ai vu que Mélenchon arrivait, c'était clairement une mise en scène, c'était flagrant. En plus ils ont utilisé un zoom, ce qui donne l'impression que Mélenchon est entouré d'une énorme foule, alors qu'il s'agissait de 20 à 30 personnes", explique le correspondant en France de RTL Pays-Bas et chroniqueur pour France24 et La Croix.
Acte 3 : le Parti de gauche assume
En défense, le Front de gauche juge "logique" d'avoir montré ces militants. "Les images ont une dimension politique, nous le savons bien. Pour présenter une manifestation, on n'allait pas faire l'interview dans une rue déserte. Il est donc logique d'avoir voulu donner une dimension militante aux images", a déclaré au Huffington Post Alexis Corbière, conseiller de Paris et proche de Jean-Luc Mélenchon.
"Lorsqu'un président de parti parle pour une interview télé en duplex, il est tout naturel que des supporters se massent derrière", fait valoir un porte-parole de TF1, précisant que "personne de nos équipes n'a demandé une chose pareille".
Acte 4 : Mélenchon défend TF1
Le leader du Front de gauche affirme, sur Twitter, qu'il n'y a eu "aucun montage de TF1". Et dénonce une "diversion grotesque".
Aucun montage de #TF1. Diversion grotesque. Le vrai trucage, c'est #Valls. Journalistes, au lieu de régler des comptes, enquêtez.
— Jean-Luc Mélenchon ! (@JLMelenchon) 2 Décembre 2013
Acte 5 : le CSA se saisit du dossier
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a indiqué lundi soir à Europe 1 que cette affaire allait être "examinée à la prochaine réunion du groupe de travail déontologie". Le 29 novembre, le gendarme des médias avait déjà prononcé une mise en demeure contre TF1 pour manque de déontologie. La décision concernait un reportage dans lequel la chaîne avait décalé le son de huées contre François Hollande, en déplacement à Oyonnax (Ain) pour les célébrations du 11-Novembre.
Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a aussitôt dénoncé une "bouffonnerie".
Et maintenant le #CSA ! Tout l'Etat #PS est mobilisé pour dénaturer la marche de l'opposition de gauche contre la #TVA. Bouffonnerie.
— Jean-Luc Mélenchon ! (@JLMelenchon) 2 Décembre 2013
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