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L'association Osez le féminisme attaque la société Miss France aux prud'hommes

L'association féministe accuse notamment la société Miss France et Endemol Production de discrimination et de ne pas respecter le droit du travail.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les candidates pour devenir Miss Nouvelle-Calédonie à Nouméa, le 21 août 2021. (CLOTILDE RICHALET / HANS LUCAS / AFP)

Elles doivent mesurer au moins 1,70 m, être célibataires et "représentatives de la beauté" : les critères de recrutement des candidates à l'élection de Miss France sont "discriminatoires", affirme Osez le féminisme, qui a décidé de passer à l'étape supérieure. L'association a en effet annoncé, lundi 18 octobre, avoir saisi les prud'hommes, estimant que ce concours "sexiste" violait le droit du travail.

Osez le féminisme est accompagné dans sa démarche par trois femmes qui affirment avoir dû renoncer à se présenter au concours car elles ne satisfaisaient pas aux critères exigés par les organisateurs. La procédure, intentée devant le conseil des prud'hommes de Bobigny (Seine-Saint-Denis), vise les sociétés Miss France et Endemol Production, précise l'association dans un communiqué. Endemol "utilise des femmes pour fabriquer un programme audiovisuel extrêmement lucratif tout en bafouant le droit du travail", estiment les requérantes.

Les candidates à la couronne de beauté ne signent certes aucun contrat de travail avec les organisateurs du concours. Mais leur relation avec Endemol doit bien s'analyser comme celle liant un salarié à son employeur, affirme l'association, qui s'appuie sur une jurisprudence de 2013 concernant le concours Mister France. Or, le Code du travail interdit, dans un recrutement, tout critère lié "aux mœurs, à l'âge, à la situation de famille ou à l'apparence physique", explique à l'AFP Violaine de Filippis-Abate, l'avocate d'Osez le féminisme. En conséquence, les requérantes demandent aux prud'hommes de condamner les organisateurs du concours à supprimer de leur règlement ces clauses discriminatoires, comme celles interdisant de fumer en public, de porter des tatouages visibles ou des piercings. 

Pas de réaction de la société Miss France

Interrogée par l'AFP, la société Miss France a refusé de réagir "dans l'immédiat" à cette procédure. Au vu de la longueur habituelle de cette dernière, il est peu vraisemblable qu'une décision soit rendue avant le prochain concours, le 11 décembre à Caen, a reconnu Violaine de Filippis-Abate. Reprenant des arguments brandis depuis plusieurs années par de nombreuses militantes, Osez le féminisme impute au concours Miss France "un impact négatif et rétrograde sur l'ensemble de la société".

Dans son "Rapport annuel sur l'état des lieux du sexisme en France", en 2019, le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes (HCE), une instance consultative chargée de conseiller le gouvernement, avait lui-même qualifié le concours Miss France de "caricature archaïque". Il avait dénoncé notamment l'exigence faite aux candidates d'être célibataires et sans enfant, et même de ne jamais avoir été mariées.

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