Propos racistes envers Miss France : le Cran dénonce "le silence et le mépris" de Marlène Schiappa
Ghyslain Vedeux, le président du Cran, dénonce sur franceinfo le silence des autorités, après les messages racistes publiés sur les réseaux sociaux après l'élection de Miss France 2020.
Le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Ghyslain Vedeux, dénonce vendredi 27 décembre sur franceinfo "l'inaction et le silence" du comité Miss France, de la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (Dilcrah) et de Marlène Schiappa après des messages racistes publiés sur les réseaux sociaux et visant Miss France 2020, la Guadeloupéenne Clémence Botino.
Le président du Cran s'interroge également sur l'efficacité de la plateforme Pharos, mise en place par le gouvernement pour lutter contre la haine en ligne. Par ailleurs, le Cran a porté plainte pour ces propos racistes auprès du parquet de Paris jeudi 26 décembre.
Des messages racistes "récurrents et inacceptables"
Ghyslain Vedeux a tout d'abord souligné sur franceinfo le climat nauséabond qui règne sur les réseaux sociaux où "les messages racistes sont récurrents et inacceptables". Afin d'étayer son propos, le président du Cran a cité un "florilège" des messages visant Miss France : "'Elle ressemble à un singe', 'nous ne voulons plus des sales noirs', 'sale nègre de merde, elle est moche'".
La récurrence de ces messages tend à prouver l'inefficacité de Pharos, selon Ghyslain Vedeux : "Voilà les propos que l'on peut lire alors même que la plateforme Pharos a été lancée. Aujourd'hui on s'interroge sur l'efficacité de cette plateforme. On s'interroge aussi sur le silence du comité Miss France, de la Dilcrah ou encore sur le silence de la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes (et de la lutte contre les discriminations, ndlr), Malène Schiappa."
Il dénonce le silence des autorités
Le président du CRAN dénonce "l'inaction" des autorités. Il revient également sur les déclarations de la secrétaire d'Etat : "Marlène Schiappa a estimé que, comme Miss France n'avait pas souhaité judiciariser les commentaires racistes, il n'appartenait pas à la ministre de le faire à sa place. Cette réponse démontre le mépris qu'a cette ministre concernant le racisme dont sont victimes les personnes noires et asiatiques. On ne peut pas se contenter d'une telle réponse de la part de la secrétaire d'Etat." Faisant référence à la plainte déposée par le Cran, Ghyslain Vedeux a enfin martelé qu'il fallait désormais "arrêter de s'indigner pour passer à l'action".
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