: Vidéo Marvia Malik, la première présentatrice transgenre de l'histoire de la télévision pakistanaise
Marvia Malik est ex-mannequin et transgenre. En mars 2018, elle est devenue présentatrice TV : une première au Pakistan.
La chaîne Kohenoor News a pris une décision historique en engageant Marvia Malik. À 21 ans, elle devient la première présentatrice transgenre de l’histoire de la télévision pakistanaise. Mais, elle explique devoir faire face, malgré tout, à "des défis quotidiens". "Il y a un manque d’acceptation au sein de ma famille et aussi un manque d’acceptation dans la société", regrette Marvia Malik.
Mais dans un pays encore très conservateur, il s’agit ici d’un grand pas. "C’est une mesure positive prise par la chaîne de télévision Kohenoor d’embaucher une personne transgenre. Je prie Dieu qu’ils puissent continuer à travailler comme ça et être autorisés à le faire", estime un citoyen pakistanais.
Pour le gouvernement pakistanais, les personnes transgenres seraient 10 000 mais selon d’autres estimations, ce serait plutôt entre 80 000 et 500 000. On les appelle les Khwaja Siras. Il s’agit d’une communauté ancestrale et ils servaient en gardant les harems sous l’empire moghol.
On leur prête des pouvoirs spirituels : elles bénissent les nouveaux-nés et dansent lors des mariages. Mais elles subissent des discriminations et vivent comme des parias. Elles sont en effet souvent rejetées par leur famille et beaucoup survivent grâce à la mendicité ou la prostitution. "À chaque vois qu’on nous voyait, on nous insultait, on nous criait dessus. On se faisait caillasser", témoigne Sohana, déplacée interne.
Depuis 2015, au moins 57 personnes transgenres ont été tuées au Pakistan.
Des nouveaux droits
Mais progressivement, les Khwaja Siras obtiennent des nouveaux droits. Depuis 2011, elles peuvent notamment voter, hériter et sont reconnues comme "troisième genre"."J’ai reçu une réponse très positive de partout, j’ai été beaucoup encouragée", raconte Marvia Malik. "Les gens m’ont envoyé des vidéos de félicitations, ce qui montre que notre société veut du changement", poursuit-elle.
Depuis mai 2018, une nouvelle loi interdit toute forme de harcèlement et de discrimination à l’égard des personnes transgenres.
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