Un descendant du "preux chevalier" Bayard assure avoir retrouvé sa tête
Pierre de Terrail, seigneur de Bayard, est resté dans l'histoire pour sa bravoure et sa loyauté. Ses exploits sous Charles VIII, Louis XII et François 1er ont fait rêver des générations d'écoliers.
C'est un des héros des livres d'histoire, et il a peut-être retrouvé sa tête. Le "plus proche héritier vivant" de Bayard a affirmé, jeudi 2 mars, à Montpellier (Hérault), avoir retrouvé le crâne du "chevalier sans peur et sans reproche", né au XVe siècle et auquel il veut désormais donner une sépulture.
"On peut dire aujourd'hui qu'on a retrouvé le crâne de Bayard", a déclaré lors d'une conférence de presse Jean-Christophe Parisot de Bayard, au terme d'une "quête" généalogique, historique et génétique d'une quinzaine d'années. "C'est un moment important pour l'histoire", a-t-il ajouté en présentant les résultats d'analyses génétiques d'un crâne, qui doivent être publiés dans des revues spécialisées.
Héros des livres d'histoire
Mais, au fait, qui était ce "preux chevalier" ? Pierre de Terrail, seigneur de Bayard, est entré dans l'histoire pour sa bravoure et sa loyauté, et ses exploits sous Charles VIII, Louis XII et François 1er ont fait rêver des générations d'écoliers. Il s'est notamment distingué lors de la défense du pont du Garigliano, protégeant seul l'arrière-garde des troupes françaises en déroute. Il fut enterré au couvent des Minimes à Saint-Martin-d'Hères, près de Grenoble (Isère). Mais ses restes furent ensuite dispersés.
Résultat, depuis deux siècles, historiens et passionnés ont cherché à identifier les restes du héros des guerres d'Italie, né en 1476 au château de Bayard, près de Grenoble, et mort au combat, d'un coup d'arquebuse, en 1524, à Romagnano Sesia, dans le Piémont italien.
Petit retour sur cette quête. C'est en 1937 qu'un passionné a trouvé trois cercueils alignés à Saint-Martin-d'Hères (Isère), l'un des corps portant une plaque d'officier, et l'un des crânes étant plus sombre. Jean-Christophe Parisot assure aujourd'hui que l'étude de l'ADN de ce crâne, entreposé depuis les années 1960 sur une étagère des archives de l'Isère, a rendu possible l'identification du chevalier.
Châtain, yeux marron et peau très blanche
En février 2016, le professeur Gérard Lucotte, de l'Institut d'anthropologie génétique moléculaire de Paris, spécialiste des questions génétiques, a effectué des prélèvements sur ce crâne qui a été reconstitué "comme un puzzle", a expliqué Jean-Christophe Parisot, qui a passé "600 heures" à trouver un descendant en ligne féminine de Bayard pour parvenir à réaliser une comparaison.
Dans les dents a donc été prélevé l'ADN mitochondrial, qui n'évolue que tous les 500 ans. Résultat : ce dernier est identique à celui du descendant de Bayard par les femmes, selon les résultats présentés jeudi. Vingt-cinq générations séparent ces deux ADN. Selon ces analyses, le propriétaire du crâne avait les cheveux châtains, les yeux marron et la peau très blanche, "ce qui rejoint les commentaires et les représentations de l'époque de Bayard", a souligné Jean-Christophe Parisot.
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