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Un prix littéraire, ça vous change un écrivain en vedette

Voici le premier épisode de notre série d'articles pour comprendre les effets d'un prix littéraire sur un auteur. 

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Michel Houellebecq, après avoir reçu le prix Goncourt pour "La carte et le territoire" (Flammarion), le 8 novembre 2010 au restaurant Drouant, à Paris.  (NIVIERE / SIPA)
LITTERATURE – Les écrivains publiés rêvent tous en secret d’être un jour primés. Alors que s'ouvre la saison des prix littéraires avec la remise du Grand Prix du roman de l'Académie française, jeudi 25 octobre, la soixantaine d'auteurs français pré-sélectionnés frémit. Même si la probabilité est mince (une chance sur 100 environ), autant qu'ils soient prévenus : décrocher cette récompense peut faire de vous le héros d'un bon roman comme celui d'un mauvais film. 
 
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Parmi les rôles endossés par l'écrivain primé, celui de la vedette en pleine promotion.  
 
Du suspense, un parterre de journalistes fébriles, un lauréat ému qui remercie les jurés, sa famille... La remise d'un prix littéraire, et plus particulièrement du Goncourt, a des allures de Festival de Cannes. Alexis Jenni, prix Goncourt 2011 pour L'Art français de la guerre (Gallimard), en a fait l'expérience. 
 

 
Le quotidien de l'écrivain, pendant les semaines qui suivent, s'apparente aussi à celui d'une vedette de cinéma qui entame un marathon promotionnel. Interviews dans la presse, plateaux télé... "Pour un écrivain, c'est un peu exceptionnel, à moins de s'appeler Amélie Nothomb", lâche Gilles Leroy, prix Goncourt pour Alabama Song (Mercure de France) en 2007, joint par francetv info. 
 
Ce "tourbillon sympathique", cette "ivresse" qu'il décrit, Paula Jacques, prix Femina en 1991 pour Déborah et les anges dissipés (Mercure de France) l'a vécu elle aussi. Elle confie à francetv info avoir été "sur un petit nuage pendant trois mois".
 
Un coup de projecteur parfois gênant
 
Cinq ans plus tard, Pascale Roze ressent le même étourdissement après avoir eu le Goncourt pour son premier roman Chasseur Zéro (Albin-Michel, 1996). "Dès la première heure où le Goncourt a été annoncé, j'étais déjà sollicitée par un metteur en scène...", glisse-t-elle alors à Libération.
 
Certains lauréats préfèrent esquiver ce coup de projecteur. Alexis Jenni refuse désormais de répondre aux interviews. Gwenaëlle Aubry, prix Femina 2009 pour Personne (Mercure de France) et sélectionnée au Goncourt des lycéens cette année pour Partages (Mercure de France), avoue à francetv info avoir fui à Londres le lendemain de sa récompense.
 
Prochain épisode de notre série : un prix littéraire, ça vous change un écrivain en "artiste maudit".

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