: Vidéo 13h15. Peinture : le tribunal devient un musée au procès du faussaire Guy Ribes
La carrière de faussaire de Guy Ribes a pris fin en 2005 sur dénonciation. Cinq ans plus tard, il est condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis. La plupart des victimes du réseau de production et de vente de faux tableaux n’ont pas été remboursées… Extrait de "13h15 le samedi".
Le procès de treize personnes jugées pour avoir fabriqué ou vendu des centaines de faux tableaux entre 1995 et 2005 s’est ouvert le 5 juillet 2010 au tribunal correctionnel de Créteil. Le faussaire Guy Ribes raconte à la barre toutes ces années à fournir ses commanditaires, marchands d’art ou relations. Ses faux tableaux lui ont souvent permis de survivre à ses débuts et de mener grand train plus tard.
"Quand arrive le jour du procès, la présidente fait ressortir les tableaux des scellés. On arrive alors dans cette salle d’audience comme dans un musée, explique l’avocat du peintre inculpé, Me Antonin Lévy. Tout le monde s’est approché de son bureau pour regarder au plus près les toiles. Et Guy était assez ému d’en revoir quelques-unes. Ce n’est pas tous les jours qu’un procès commence comme cela."
"Toutes les semaines, de nouveaux tableaux arrivaient"
Le montant des escroqueries s’élèverait à plusieurs millions d’euros et les prévenus sont jugés en bande organisée. Au terme du procès, le faussaire est condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Le principal bénéficiaire de ce trafic, Pascal R., écope de cinq ans, dont la moitié avec sursis : "Je suis un peu le bouc émissaire et la victime de service, dit-il aujourd’hui. Il y en a des tas qui ont travaillé avec Ribes… J’ai vendu des milliers de tableaux dans ma vie, tous absolument parfaits… En effet, j’ai dérapé en ayant quelques tableaux de Ribes."
"Pascal R. est un tout petit monsieur et il a eu le culot de dire au procureur de le laisser libre pour qu’il puisse rembourser ses clients lésés", explique Christian Roess, qui était l’un d’eux. Ce collectionneur n’a pas été remboursé, comme la plupart des parties civiles à qui les têtes du réseau de production et de vente de faux tableaux et dessins auraient dû verser 900 000 euros. "L’instruction a duré des années et le juge a décidé d’arrêter les investigations, car toutes les semaines, de nouveaux tableaux arrivaient… Il n’est pas impossible qu’un Ribes se soit échangé aujourd’hui quelque part en France pour le prix d’un vrai… " note Me Lévy.
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