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Youtubeurs, les ingrédients du succès avec Léna et Farod Games

Il y aurait en France près de 60 000 Youtubeurs et Youtubeuses. Certains, comme Squeezie, Norman ou Natoo sont devenus de vrais stars auprès des ados. Un succès qui fait rêver mais qui n’est pas (toujours) dû au hasard. Quelles sont les recettes et les raisons du succès ? Peut-on vivre de cette activité ? Réponses avec Léna et Clément alias Farod Games.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Léna et Clément Farod ont créé leur chaine You Tube.
 (France 2 Culturebox (capture d'écran))

Si vous demandez à vos ados quels sont leurs Youtubeurs préférés, il y a des fortes chances pour que les noms de Squeezie, Norman, Cyprien, McFly et Carlito, Mister V ou Tibo InShape reviennent très régulièrement (on remarquera au passage l’absence de références féminines).

Squeezie, number one

Squeezie (de son vrai nom Lucas Hauchard), 22 ans est sans conteste le premier de la liste. Selon le classement Youtubeurlink, le gamin du Kremlin Bicêtre est celui qui a recruté le plus d’abonnés en septembre 2018. Avec ses vidéos où il se filme en train de commenter (avec un débit de mitraillette) des jeux vidéos, Squeezie a réussi à séduire plus de 11 millions d’abonnés, totalisant un nombre de vues dont le chiffre fait tourner la tête (5 399 201 967 !).
 
Sa recette ? D’après Anthony Zameczkowski, auteur du livre #Fans vidéos et interrogé en 2016 par Les Inrocks, "il parle le même langage que les ados et est très accessible, aussi bien online que dans la vraie vie. La relation est très forte et authentique".

Reportage : F. Mavic, A. Monteux, A. Morel, J-M. Mier, L. Bouhnik, M. Sermedjian

Etre authentique ?

Authentique, c’est aussi le mot qui revient quand on croise les fans, ou plutôt les abonnées de Léna. A 21 ans, cette jeune femme vit chez ses parents et c’est dans sa chambre qu’elle réalise ses vidéos où elle parle de la mode mais sur un ton décalé et en n’éludant pas les complexes et les petits coups de blues.

"Je suis assez spontanée et naturelle. Et je pense que j'ai un peu une vie normale. Quand on regarde mes vidéos, on se sent un peu comme dans une conversation à deux ".

Léna, YoutubeusePreuve de son succès : quand la caméra suit Léna dans la rue, la jeune femme se fait aborder par des fans qui apprécient sa façon de "voir toujours le côté positif même quand il lui arrive des choses négatives".

"Ils parlent en notre nom"

Les Youtubeuses et Youtubeurs auraient donc un rôle à jouer dans la vie de nos ados ? C’est ce que laissent entendre Lou et Lisa, deux admiratrices de Léna : 

"Les youtubeurs nous représentent tous, ils sont accessibles, on les voit dans la rue et on peut les aborder, c’est pas comme les stars de cinéma... Ils parlent en notre nom des choses intimes qu’on peut pas dire à nos amis ou à nos parents".

Dans une interview accordée au Parisien, Squeezie reconnaissait : "Beaucoup de fans se confient et certains témoignages sont poignants mais je ne suis pas un psy et je n’ai absolument pas envie de tenir ce rôle.

Aborder des sujets tabous

Sans aller jusque là, les Youtubeurs semblent conscients d’avoir une forme de responsabilité envers leur public, souvent très jeune. C’est le cas de Clément Farod alias Farod Games, 23 ans et spécialiste de vidéo gaming. Il décrypte les jeux et parfois cela permet d’aborder des sujets tabous pour les ados, comme le suicide. 

« Je sais que j’ai des abonnés très jeunes, et que parmi eux, il y a personnes concernées par ces sujets, qui se font du mal ... Je pense que j’ai ma responsabilité de leur dire "Ne faites pas ça"...Si je peux leur faire comprendre des choses de la vie ou les aider, oui je le fais".

Et l'argent dans tout ça ?

En parlant de sujet tabou, en voilà un : l'argent ! Régulièrement, des articles dévoilent les salaires des Youtubeurs. Norman gagnerait ainsi près de 15 000 euros par mois, Cyprien 29 000 euros et Squeezie 45 000 euros. Rappelons que les Youtubeurs sont rémunérés en pourcentage des revenus publicitaires que rapportent leurs vidéos. Ils touchent en moyenne 0,96 centime d’euros par tranche de milliers de vues. Ce sont surtout les partenariats avec des marques qui peuvent venir gonfler de façon conséquente leurs revenus. 

Mais sur les 60 000 YT existant en France, à peine quelques centaines en vivraient bien. Farod Games confie qu'il y a quelques mois, en atteignant les 600 000 abonnés et 6 millions de vues, il a réussi à dégager un peu plus qu’un Smic et ce à raison de 2 à 3 vidéos par semaine. Aujourd’hui, il a atteint les 900 000 abonnés. Celui qui voulait devenir prof de math a tout laissé tomber pour se professionnaliser et vivre de ses vidéos. La question, c'est : jusqu'à quand ?

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