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ZERO DARK THIRTY, un film de Kathryn Bigelow

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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EN BLU-RAY ET DVD MERCREDI 23 MAI 2013 !

Dans "France Info Cinéma", Florence Leroy parle de l'actualité des sorties de films. Les mardi et mercredi à 8h25 et 18h10 et le dimanche à 7h52, 11h22, 13h55 et 15h10. (Ré)écoutez la chronique du mercredi 23 janvier consacrée au film, suivie d'une interview de kathryn Bigelow et de l'analyse de Mathieu Guidère, spécialiste d'Al-Quaïda :

Découvrez également les dossiers spéciaux Zero Dark Thirty :

Torture, secret défense : "Zero Dark Thirty" embarrasse l'Amérique "Zero Dark Thirty" le film polémique sur la traque de Ben Laden "Zero Dark Thirty" : quand la réalité devient fiction Ben Laden : dix ans de traque

" ZERO DARK THIRTY ", en partenariat avec France Info !

Un thriller réalisé par Kathryn Bigelow, avec Jessica Chastain, Jason Clarke, Joel Edgerton, Mark Strong. Durée : 2h37. 5 nominations aux Oscars et 1 récompense aux Golden Globe !

La traque d'Oussama ben Laden a préoccupé le monde et deux administrations présidentielles américaines durant plus d'une décennie. Mais au final, on doit sa capture à la résolution et au dévouement d'une petite équipe d'agents de la CIA. Leurs missions ont été exécutées dans le secret, mais certains détails ont depuis été rendus publiques. Les plus importants aspects de l'opération, dont le rôle central joué par cette poignée d'hommes et de femmes, sont portés pour la première fois à l'écran dans le nouveau film du tandem récompensé aux Oscars, Kathryn Bigelow (réalisatrice et productrice) et Mark Boal (scénariste et producteur). Leur récit du pistage et de l'élimination de ben Laden, à la fois éloquent et fidèle à la réalité, entraîne le spectateur dans les coulisses du pouvoir et au cœur de l'action, détaillant cette mission historique qui se conclura par une opération spéciale d'assaut d'une mystérieuse habitation fortifiée dans une banlieue pakistanaise.

L'attention portée à tout ce qui mènera à ce raid distingue ZERO DARK THIRTY d'autres comptes rendus des mêmes faits. Hasardeuse dès ses balbutiements, la quête pour trouver ben Laden a coûté la vie à plusieurs agents. Certains experts des services secrets en arrivèrent à penser que la mission était vouée à l'échec. Mais sur le terrain, une équipe d'analystes et d'interrogateurs a refusé et démenti ces pronostics. Pour la première fois, leur longue lutte pour localiser et neutraliser Oussama ben Laden est racontée en images dans un film complexe et exaltant.

Golden Globe 2013 !

Jessica Chastain sacrée "meilleure actrice dans un rôle dramatique" !

5 Nominations aux Oscars !

*Meilleur film,

Meilleure actrice (Jessica Chastain)
Meilleur scénario original (Mark Boal)
Meilleur montage (William Goldenberg, Dylan Tichenor)
Meilleur montage sonore*

Notes de production (extraits )

À l'opposé du film précédent de
Kathryn Bigelow et Mark Boal, DÉMINEURS
(2009), dans lequel des personnages
fictifs étaient placés au cœur de la terrifiante réalité de la guerre d'Irak, ZERO DARK THIRTY (le
titre signifie 00h30 en jargon militaire, l'heure à laquelle la force spéciale
des SEALS de la marine américaine a posé le pied à l'intérieur de la forteresse
abritant Oussama ben Laden), est un mélange de film d'action, de reportage d'investigation
et de film dramatique, ni fiction ni documentaire, et qui traque de près tous
les détails connus de cette opération secrète, tout en offrant une nouvelle
perspective sur les sombres agissements de la guerre contre le terrorisme.

Pour le journaliste
professionnel, devenu scénariste et producteur, Mark Boal, l'exposé entier et
fidèle des événements comportait de nombreuses difficultés. Il s'engagea auprès
des acteurs et des témoins des faits à rendre compte de leur lutte personnelle,
mais aussi des ramifications et des détails de cette opération historique, tout
en protégeant leur identité. À travers des scènes et des dialogues tirés de
longs entretiens, le scénariste élabora des personnages fidèles par essence aux
hommes et aux femmes impliqués directement dans cette opération, et aux membres
de l'armée et des services de renseignements avec lesquels ils ont interagi.

Au final, les cinéastes
choisirent de raconter l'histoire à travers le regard d'une participante peu
connue de cette chasse à l'homme des services secrets : Maya, une jeune agente
de la CIA dont le travail est de dénicher les terroristes. L'interprétation
nuancée de Jessica Chastain permet au personnage de Maya, inspirée d'une
personne existante, de servir de véhicule narratif au scénariste pour mettre en
évidence le rôle de l'individu dans une histoire d'une plus grande envergure. L'évolution
de ce personnage, de l'innocence à l'horreur, puis à la détermination sinistre,
fait écho à celle d'une nation entière tentant de faire face aux impitoyables
desseins du terrorisme.

Les interrogatoires

Au même titre que les spectateurs, Maya est parachutée
dans la traque de ben Laden au beau milieu de séances d'interrogatoire
pratiquées sur un prisonnier, membre d'Al-Qaida. Ses réactions ambivalentes
font écho aux nôtres. "C'est,
pour le moins qu'on puisse dire, un sujet extrêmement polémique. Je voulais
rendre compte de la complexité

morale et psychologique de la
situation. Le but n'est pas de régler des comptes ou de clore le débat sur la
justification ou
non de la torture. Ce débat est toujours d'actualité,
au sein même des gens qui ont prôné ces pratiques et les ont mises 
en place ",
déclare Boal. "Mais ça fait partie de
l'histoire et à ce titre, nous nous devions d'inclure ces séquences, le but étant
de les faire exister pour les spectateurs avec le plus de réalisme possible"
. "Vers la
fin du film, on voit qu'au final, le lieu où se terrait ben Laden n'a pas été
découvert par ces méthodes de torture, mais pas une combinaison de pots-de-vin,
d'espionnage traditionnel et de surveillance électronique".

Filmer
le raid

Une fois l'édifice bâti, d'autres grands efforts
furent mis en œuvre pour reproduire, aussi précisément que possible, ce qui
s'était passé lors de cette nuit fatidique. Il s'agissait de chorégraphier
l'éclairage et les mouvements de caméra pour simuler ce que les Navy SEALS
avaient vécu en temps réel. "Les SEALS ont débarqué à la nouvelle lune, la nuit
la plus sombre de la révolution lunaire, et on a dû trouver les moyens de la
recréer tout en donnant aux spectateurs suffisamment d'indices visuels pour
qu'ils puissent comprendre ce qui se passe"
,
explique le chef opérateur. "On
savait qu'on ne voulait pas d'un éclairage de nuit traditionnel, on a donc
inventé notre propre esthétique visuelle. C'est extrêmement compliqué de
recréer une absence de lumière. On a essayé des douzaines de façons
différentes, on a fait de nombreux essais et on a discuté longuement du niveau
d'obscurité qu'on recherchait. Au final, on est arrivé à la conclusion que pour
communiquer aux spectateurs la profondeur de cette nuit et l'ambiance générale,
on devait faire preuve d'originalité et éviter les conventions".

La noirceur abonde dans cette séquence avec, pour la
ponctuer, des flashs de lumière venant d'explosions et autres. "Ça fait également partie de la réalité des SEALS ", remarque Greig Fraser. "Ils sont avides de lumière et la cherchent partout
où elle se trouve. On a branché une série de lampes infrarouge dont on a adapté
le rayonnement à la sensibilité

des caméras et on est arrivés à
un résultat proche de ce que les SEALS voient avec leurs appareils de vision
nocturne".
La réalisatrice filma deux fois
la majorité du raid, une fois "de nuit" et une fois avec le procédé infrarouge,
tout en gérant les tempêtes de sable qui s'abattaient sur le décor. "Nous avons tourné la nuit du premier anniversaire du
raid. C'était très troublant"
,
déclare-t-elle.

Les Black Hawks furtifs

Un des aspects les plus audacieux de la mission
américaine à Abbottabad fut l'utilisation d'engins de vols expérimentaux top
secret jamais déployés auparavant : les hélicoptères Black Hawks Sikorsky avec
un dispositif de furtivité accrue les rendant indétectables par la sécurité de
ben Laden et l'armée pakistanaise. Les hélicoptères Black Hawks ont beau avoir
été maintes fois utilisés dans des opérations délicates et des espaces encaissés,
à la Grenade, en Irak, en Somalie, dans les Balkans, et plus récemment en
Afghanistan, ce nouveau dispositif de furtivité ajoutait une dose d'incertitude
à la mission d'Abbottabad. Les paramètres de conception exacts des Black Hawks
furtifs demeurent secrets même si différents dessins et clichés sont apparus
après le raid. Pour élaborer les quatre appareils du film, Jeremy Hindle
travailla avec plusieurs personnes connaissant de près les avions de chasse
furtifs. Comme ceux-ci, les Black Hawks furtifs utilisent des matériaux
absorbants, des formes planes et des brouillages sonores pour détourner
l'attention des radars. "Personne
ne sait réellement à quoi ces appareils ressemblent de près",
explique le chef décorateur. "Mais en
complément des photos et des
dessins disponibles sur le Net, on a parlé à plusieurs experts en avionique et
en hélicoptères,
et on en a tiré nos propres conclusions. Au final, il
n'y a pas tant de possibilités que cela. On garde le fuselage de base des
Black
Hawks et on incorpore les modifications nécessaires pour le rendre silencieux
et indétectable".

Bande annonce n°1 (VOSTFR)

Bande annonce n°2 (VOSTFR)

Extraits (en anglais)

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