Dakar 2025 : enfin l'année du sacre pour Sébastien Loeb ?

L'Alsacien repart pour un tour, dès vendredi, avec une nouvelle voiture, une nouvelle équipe, et une ambition inchangée d'enfin remporter le prestigieux rallye.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Sébastien Loeb lors de la 5e manche du rallye du Maroc, le 7 octobre 2024, à Zagora. (JULIEN DELFOSSE / AFP)

A 50 ans, Sébastien Loeb s'apprête à participer à son 9e Dakar, qui débute, vendredi 3 janvier, en Arabie saoudite. Le Français, nonuple champion du monde WRC, court après une couronne qui ne semble pas vouloir s'offrir à lui. Après avoir terminé 3e de la dernière édition, avec à la clé un cinquième podium final, l'Alsacien ne désespère pas. "Je sais que j'ai le niveau de performance pour le faire, assurait-il au média L'Argus, le 18 octobre, à l'occasion du Mondial de l'auto. Je commence à avoir une certaine expérience avec Fabian [Lurquin, son copilote] aussi. Il faut juste réussir à mettre tout bout à bout pour gagner."

L'Alsacien arrive en Arabie saoudite avec une nouvelle équipe, Dacia, et de la confiance, engrangée sur le rallye du Maroc, bouclé à la 2e place derrière son coéquipier Nasser Al-Attiyah. "La voiture a l'air bien née", se satisfait-il, ne cachant cependant pas quelques difficultés lors des premières séances d'essais. Parmi les défis que le pilote appréhende en vue d'un potentiel sacre : tester la solidité des trains roulants et trouver la bonne gestion de la température.

L'heure de privilégier la gestion à l'impatience

"Cette année, il a la voiture. Dacia a fait de gros progrès, observe Luc Alphand, vainqueur de la course en catégorie auto en 2006. Il a déjà eu la voiture auparavant, mais il lui manquait un peu de sagesse et d'expérience. Cette année, il faut qu'il arrive à se raisonner à certains moments. Il était parfois 'pédale au fond', trop rapide dans des conditions qui méritaient un peu plus d'assurer. Il l'a payé très cher à plusieurs reprises. Il faut lui parler doucement à ta voiture."

Sur ses huit premières participations, Sébastien Loeb a connu crevaisons, accidents, casse mécanique mais aussi erreurs de navigation, au point d'abandonner en 2018 et 2021. Dans le même temps, il a prouvé qu'il avait la victoire dans les mains. Il a par exemple été leader provisoire du Dakar dès sa première participation et échoué à seulement cinq minutes du sacre l'année suivante, en 2017 (2e derrière Stéphane Peterhansel). En 2023, il s'est adjugé le record de victoires d'étapes consécutives (six).

"C'est une ligne qui manque à son palmarès mais elle n'est pas facile à ajouter. C'est super dur à gagner un Dakar. Bien sûr qu'il mériterait 100 fois de le gagner, mais il ne faut pas vivre de connerie sur les 13 étapes. C'est ça qui est compliqué."

Luc Alphand, vainqueur du Dakar en 2006

à franceinfo: sport

"Je n'ai pas d'autres gros projets, à part celui de gagner le Dakar, clamait-il dans une interview pour L'Equipe il y a un an, loin d'être découragé. Il y a plein de paramètres à mettre ensemble pour gagner. On peut être le plus rapide et pas forcément le premier à l'arrivée parce que la navigation, la fiabilité et plein de choses entrent en jeu. Un Dakar parfait, sans jamais se perdre et ne jamais crever, ça n'existe pas."

A l'heure de prendre le départ, Sébastien Loeb se veut assagi : "Je pense qu'une course intelligente en évitant les excès et les conneries serait sûrement payante, lâche-t-il auprès de l'AFP avant le départ de cette édition. C'est Carlos [Sainz] qui nous a montré la leçon. Il n'a pas gagné une spéciale l'an dernier et il gagne le rallye."

Une concurrence féroce

Sur sa route vers ce titre tant attendu, le nonuple champion du monde des rallyes devra faire face à plusieurs adversaires ambitieux, à commencer par son coéquipier Nasser Al-Attiyah, quintuple vainqueur du Dakar. Malgré l'absence de Stéphane Peterhansel, une première depuis 36 ans, "la course est de plus en plus serrée", d'après Luc Alphand. "Sébastien Loeb est dans les cinq noms qui peuvent s'imposer. Les Ford ont l'air de bien marcher avec Carlos Sainz, Mattias Ekström et Nani Roma. Il y a les jeunes chez Toyota avec le Brésilien Lucas Moraes et Guillaume de Mévius qui a l'air très bien après avoir terminé 2e l'an dernier". Qui succédera à Carlos Sainz ? Réponse le 17 janvier.

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