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Violences dans les manifestations : le Sénat adopte un texte visant les black blocs

La proposition de loi prévoit de durcir les sanctions contre ceux qui dissimulent leur visage dans les manifestations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des black blocs s'en prennent à la vitrine d'une banque, dans une manifestation, à Angers, le 22 septembre 2018. (ESTELLE RUIZ / NURPHOTO / AFP)

Le Sénat a adopté, mardi 23 octobre, une proposition de loi des Républicains visant à "prévenir et sanctionner les violences lors des manifestations", dénoncée à gauche comme attentatoire aux libertés. Le texte vise en particulier les black blocs, ces activistes qui se dissimulent sous des vêtements sombres et masquent leur visage, pour exprimer des critiques antisystème.

La proposition de loi prévoit que les préfets pourront prononcer des interdictions de manifester à l'encontre de personnes susceptibles de représenter une menace grave pour l'ordre public. Est aussi prévue la création d'un fichier national des personnes interdites de manifestations, vivement contestée par Esther Benbassa (CRCE). Le préfet pourra aussi autoriser "pendant les six heures qui précèdent" une manifestation et jusqu'à dispersion, "dans un périmètre délimité", des palpations de sécurité et fouilles de sacs. Le texte propose en outre de transformer l'infraction de dissimulation volontaire du visage dans une manifestation en un délit puni d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.

LREM, PS et communistes ont voté contre

Ce texte du chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a été voté en première lecture à main levée, avec les voix LR, centristes, et Indépendants. PS, CRCE (à majorité communiste) et LREM ont voté contre. "Bien davantage que de casseurs de vitrines, il s'agit en fait de briseurs de République", a fait valoir Bruno Retailleau. "Il ne s'agit en aucun cas de porter atteinte à la liberté de manifester mais, au contraire, d'en garantir le libre exercice", a assuré la rapporteure LR Catherine Troendlé. "Cette proposition de loi rogne clairement sur les libertés publiques, notamment sur liberté de manifester", a affirmé la présidente du groupe CRCE. "Nous craignons que le remède s'avère pire que le mal", a déclaré Jerôme Durain (PS).

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