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L'âge du père peut augmenter les risques d'autisme pour son enfant

Selon une étude publiée par la revue "Nature", plus un homme procrée tardivement, plus il fait courir des risques à ses enfants.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'âge du père est soupçonné de jouer un rôle dans certaines malformations osseuses, cardiaques ou rénales. (NICOLAS BETS / PHOTONONSTOP / AFP)

SANTE - Plus un homme procrée tardivement, plus il fait courir des risques à ses enfants. C'est ce qui ressort d'une étude islandaise publiée par la revue scientifique britannique Nature. Le génome que les hommes âgés transmettent à leurs enfants comporte des mutations spontanées, dont certaines passent pour être impliquées dans les troubles autistiques et la schizophrénie.

Pour chaque année supplémentaire du père à la naissance, environ deux mutations spontanées de plus sont observées chez l'enfant, selon Kari Stefansson, l'un des auteurs de l'étude réalisée sur le génome complet de 78 enfants atteints de troubles autistiques ou de schizophrénie, et sur celui de leurs deux parents.

Maladies congénitales

Ces mutations spontanées, appelées scientifiquement "mutations de novo", apparaissent chez un individu alors qu'aucun de ses parents ne les possède dans son patrimoine génétique et surviennent lors de la formation ou de la vie des gamètes d'un des deux parents, le plus souvent chez le père. Elles ne sont pas néfastes en soi puisqu'elles constituent l'une des principales sources de diversité génétique, moteur de l'évolution. Mais elles peuvent générer diverses maladies ou malformations congénitales.

Des études épidémiologiques avaient déjà fait état d'un lien statistique entre l'âge du père à la conception et l'augmentation du nombre de cas d'autisme, tandis que d'autres avaient lié ces maladies à certaines mutations génétiques. Mais l'étude islandaise établit le chaînon manquant : "Elle rapproche tous les faits connus jusqu'à présent et les mesure de façon fiable", relève Stanislas Lyonnet, professeur de génétique à l'université Paris Descartes et chercheur à l'Institut des maladies génétiques Imagine.

L'âge de la mère n'influe pas sur les mutations spontanées

Le génome d'un nouveau-né contient en moyenne 60 mutations spontanées, dont 15 "transmises" par la mère et le reste par le père, en fonction de son âge (25 mutations pour un homme de 20 ans et 65 pour un homme de 40 ans), détaille l'étude. "Nous avons été surpris de découvrir que l'âge du père était extrêmement important", avec 97,1% des nouvelles mutations spontanées dues à l'âge dans un couple attribuables au père, précise Kari Stefansson.

Au delà de l'autisme et de la schizophrénie, l'âge du père est également soupçonné de jouer un rôle dans certaines malformations osseuses, cardiaques ou rénales, selon Stanislas Lyonnet. 

L'âge de la mère, lui, n'influe pas sur les mutations spontanées, car à la différence des spermatozoïdes qui sont produits pendant toute la vie adulte, les ovules sont présents dans les ovaires dès la naissance. Mais il joue un rôle dans les anomalies chromosomiques telles que les trisomies.

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