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La gratuité de la contraception pour les mineures en débat

Un rapport remis à la secrétaire d'Etat à la Jeunesse Jeannette Bougrab suggère cette mesure pour éviter les grossesses précoces. Mais le ministère de la Santé est réticent.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Image d'illustration, prise de pillule contraceptive. (IAN HOOTON / IHO)

Un rapport cosigné par deux gynécologues et une psychologue divise le gouvernement : remis jeudi 16 février à la secrétaire d'Etat à la Jeunesse Jeannette Bougrab, il suggère de rendre la contraception gratuite pour les mineures. Une proposition soutenue par Jeannette Bougrab mais pas par sa collègue de la Santé Nora Berra.

12 000 avortements sur des mineures en 2009

Comme l'Inspection générale des affaires sociales en 2010 et d'autres acteurs institutionnels, les gynécologues Israël Nisand et Brigitte Letombe et la psychologue Sophie Marinopoulos font le constat d'un accès défaillant des jeunes à la contraception et proposent d'en faciliter l'accès pour limiter le nombre de grossesses précoces. Le rapport déplore ainsi que près de 12 000 avortements aient été pratiqués en 2009 sur des mineures contre 8 700 en 1990.

Aujourd'hui, la gratuité et l'anonymat ne sont possibles que dans les centres de planification, peu présents en zones rurales et dont les horaires ne sont pas forcément adaptés aux lycéens, rappelle le rapport. Les auteurs proposent donc un "'forfait contraception pour mineures' auquel les laboratoires (...) pourraient adhérer", qui serait remboursé "directement aux pharmaciens", à un prix de 7 euros mensuels environ. Une feuille de soins anonyme complèterait le dispositif.

Jeanette Bougrab et Nora Berra en désaccord

"Aujourd'hui, on est dans cette situation paradoxale où la contraception d'urgence (la "pilule du lendemain") est gratuite et anonyme, mais pas la contraception régulière", déplore Jeanette Bougrab, qui ajoute que "certains laboratoires" ont déjà manifesté leur intérêt.

Mais le ministère de la Santé estime qu'il "n'est pas nécessaire de passer par la loi", indique l'entourage de la secrétaire d'Etat Nora Berra, qui affirme que les centres de planification (Planning familial notamment) peuvent répondre aux éventuelles difficultés des mineurs, selon la même source.

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