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Les quatre ingrédients pour concocter une chanson de Noël parfaite

Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Entre reprises et morceaux originaux, les chansons de Noël foisonnent chaque année. (MICHAEL J. MARQUORDT)

Chaque année, de nombreux artistes se prêtent à cet exercice avec plus ou moins de réussite. Franceinfo livre la recette pour composer une chanson de Noël qui ne sent pas le sapin.

Ah... Noël. Son sapin, sa bûche, ses cadeaux, ses guirlandes, mais aussi ses bonnes vieilles chansons traditionnelles reprises par les artistes du monde entier. Franceinfo vous livre les quatre ingrédients nécessaires pour réussir ces titres que les enfants apprennent à l'école et chantent pendant tout le mois de décembre... 

1Une base de sapin, de cadeaux et de guirlandes

Il faut commencer par donner le "la", le thème général. Et là, tout le monde l'a bien compris, c'est Noël. Dès le titre, à l'image de Tino Rossi dans Petit papa Noël ou Whitney Houston avec The Christmas Song, il faut annoncer la couleur. Ensuite, il faut évoquer la chaleur du "feu qui s'endort doucement", comme le dessine l'incontournable Douce nuit, belle nuit.

Ces premières règles s'appliquent encore dans les compositions d'aujourd'hui. David Sztanke, alias Tahiti Boy, a 36 ans. Ce musicien, compositeur et producteur français a déjà réalisé trois chansons de Noël, inspirées de la tradition américaine. Pour lui, l’important est de retranscrire cette ambiance "cosy et agréable", avec des paroles légères. "Je fais attention à écrire des paroles un peu 'neuneu', pas trop intellos. Il faut juste parler de Noël, des cadeaux sous le sapin et de la cheminée. Et finalement, je m’amuse avec les clichés", explique-t-il à franceinfo.

Pour ce membre du groupe Tahiti Boy and the Palmtree Family, ces morceaux doivent "utiliser tous ces stéréotypes de Noël", comme dans la chanson It's Christmas (and it won't be the last) qui raconte : "Papi va nous raconter / Les histoires les plus drôles / Les enfants sont assis près du sapin / Les cheminées sont fumantes / Le père Noël est attendu / Il est temps d'éteindre la télé." (traduit de l'anglais). 

2Un zeste d'histoires à raconter

Souvenez-vous, tout petit, lors du réveillon, on tentait désespérément de vous endormir en vous chantant : "Petit papa Noël / Quand tu descendras du ciel / Avec des jouets par milliers / N'oublie pas mon petit soulier." Plus vieux, vous vous souvenez encore de ces couplets. Si cette chanson est restée dans nos esprits, c’est, entre autres, parce qu'elle nous raconte une histoire.

"Je travaille de façon imagée. Dans mes chansons de Noël, je raconte des histoires, comme si on baladait une caméra", raconte à franceinfo Guillaume Aldebert, auteur-compositeur de 42 ans, qui vient de sortir son album Enfantillages de Noël. Toutefois, le musicien ne fait pas dans le 100% clichés. Son recueil d’histoires chantées comprend autant de morceaux joyeux, que de chansons plus sérieuses ou parodiques.

Dans Le nécessaire, par exemple, difficile de dire qui adresse une lettre au père Noël. "Je m’amuse à jouer sur l'ambiguïté de la personne qui écrit, explique Guillaume Aldebert. Ça semble être un enfant, mais ça pourrait tout aussi bien être un adulte." La chanson commence, en effet, par : "J’aurais pu te commander, comme tous les enfants / Des jouets par milliers, comme on fait tous les ans / Une épée, une raquette, une console / Une BD, une tablette, des bricoles." Mais la liste se finit avec "Le nécessaire / un coup de cœur / Des choses à faire", loin des commandes de jouets attendues de la part d'un enfant. 

3Une pincée de mélodies chaleureuses

"La mélodie doit être chaleureuse, précise Tahiti Boy. On ne va pas utiliser une guitare électrique saturée ou des accords dissonants, mais plutôt des cuivres, des cordes ou un piano." Pas sûr, en effet, que les sons stridents d'une Fender ou d'une Gibson pour accompagner Vive le vent plaisent aux parents. 

Derrière ces instruments, les arrangements doivent absolument rester en tête, pour être fredonnés sans modération. Guillaume Aldebert remarque pourtant : "Aujourd’hui, il faut quand même éviter les carillons à toutes les chansons. Je ne veux pas infantiliser le propos et la musique." 

Il n’hésite donc pas à mêler des arrangements classiques à des airs de jazz manouche dans Petit papa Noël (chamboulé) ou de pop dans Santa Claus Attitude. Loin des clochettes qui accompagnent Mon beau sapin, ou des chœurs qui entonnent le Il est né le divin enfant... 

4Et une flopée de tabliers

Finies les voix solitaires de Tino Rossi, Céline Dion ou Mariah Carey. L’enregistrement des nouvelles chansons de Noël doit se faire entre amis. David Sztanke s'est, à chaque fois, entouré d'une trentaine d’artistes. Pour Forget it’s Winter, il avait ainsi invité au micro Alizée, Micky Green et bien d’autres chanteurs, connus ou à découvrir. "Ça mobilise énormément de monde, mais l’enregistrement est très drôle. On a l’impression d’être en colonie de vacances et ça se sent lors de l’écoute", s'amuse le musicien. 


Pour Guillaume Aldebert, même programme. Dans son album Enfantillages de Noël, on peut entendre Pauline Croze, Michaël Gregorio et même l’acteur Jean-Pierre Marielle… "Chaque chanteur peut incarner un personnage dans l’histoire. C’est bien plus vivant", explique-t-il.

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